Locaux commerciaux à Sarrola-Carcopino : le porteur du projet renonce à la construction

Samedi 15 octobre, une centaine de personnes s'est réunie sur la commune de Sarrola-Carcopino à l'appel du Cumitatu Naziunalistu di a Gravona. Objectif : faire barrage à un dépôt de permis de construire concernant des locaux commerciaux au lieu-dit Mandriolu. Jeudi 20 octobre, le porteur du projet a finalement décidé de jeter l'éponge.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Mise à jour de l'article du 15 octobre après la décision du promoteur de renoncer à son projet au lieu-dit Mandriolu :

Les 42 locaux commerciaux au lieu-dit Mandriolu ne sortiront pas de terre.

Jeudi 20 octobre, cinq jours après la mobilisation organisée par le Cumitatu Naziunalistu di a Gravona, le porteur du projet a décidé de jeter l'éponge. Il a en effet demandé au maire de la commune l'annulation de sa demande de permis de construire.

"Pour nous, c'est bien sûr une victoire, a réagi Alexandre Casamarte, porte-parole du collectif. Maintenant, à nous de travailler sur un projet cohérent pour la région." 

Pour le Cumitatu, la décision du promoteur "n'a pas spécialement surpris", confie Alexandre Casamarte. Et d'ajouter : "Je voyais déjà qu'il était peut-être dépassé par le projet lui aussi et du moins la situation dans laquelle on se trouvait. Il n'y aura donc pas de locaux commerciaux au Mandriolu. Je pense qu'il n'y aura peut-être pas d'autres constructions à part peut-être celle d'un éventuel projet agricole."

Le Cumitatu Naziunalistu di a Gravona serait favorable à la création d'une coopérative agricole. 

Ci-dessous, l'article écrit le 15 octobre, jour de la mobilisation au Mandriolu :

"Tarra corsa, tarra noscia, tarra paisana." Derrière ce message, ce samedi matin, le Cumitatu Naziunalistu di a Gravona a montré son opposition à un projet de construction d'une quarantaine de locaux commerciaux au lieu-dit Mandriolu, sur la commune de Sarrola-Carcopino. 

"Premier point, nous sommes tous paisani ici, en grande partie agriculteurs, et cette zone est censée être agricole, indique Alexandre Casamarte, porte-parole du collectif. Deuxième point : cela va créer des nuisances énormes. Tertio, on suppose bien que ça va débloquer toute la région. On n’a pas envie en tant que paisani de vivre comme si on vivait à Baleone ou au milieu d’une colonisation."

Dans l'assistance, on note la présence de représentants des quatre principaux partis nationalistes. L'opposition municipale est également là. Tous sont venus pour faire barrage à un projet porté par un chef d'entreprise insulaire dont le nom a été volontairement effacé des dossiers mis à disposition de la presse. 

Le Cumitatu pointe la nécessité de mettre en compatibilité les documents d'urbanisme locaux avec le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (Padduc).

"Le Padduc déclare cette zone pastorale alors que la carte communale la rend constructible, explique Alexandre Casamarte. À nos yeux, la carte est obsolète car cela fait 30 ans qu’elle est comme ça. Les élus devraient se référer au Padduc justement pour la créer, mais ils ne font pas leur PLU exprès pour qu’elle reste dans cette situation."

"Impact social"

Dans son communiqué, le Cumitatu demande le retrait du dépôt de permis de construire du projet. Déposé il y a un mois, il est instruit par la Communauté d'agglomération du pays ajaccien (Capa) qui est prestataire d'urbanisme dans ce dossier. Une expertise supplémentaire ayant été demandée, le délai habituel de trois mois a été porté à six mois. 

Maire de Sarrola-Carcopino, Alexandre Sarrola devra délivrer un avis une fois que le dossier aura été étudié par les différents services. 

"Le droit à communication ne peut s'exercer qu'au terme de la procédure, expose l'édile de la commune. Je ne suis pas en mesure de vous dire aujourd’hui si l'avis sera positif ou négatif. Mais force est de constater que, pour moi, ce dossier de type commercial ou artisanal voire presque industriel n’a pas sa place dans ce paysage, dans ce poumon vert comme je l'avais écrit dans mon projet de campagne en 2020. C’est un secteur que la municipalité souhaite préserver." 

Alexandre Sarrola met notamment en avant "l'impact social" que ce projet pourrait engendrer sur "la population, le voisinage, le quartier et au-delà". Et d'ajouter : "nous sommes dans un secteur sensible dont la vocation pastorale a été confirmée par le Padduc. Quand j'ai reçu ce permis de construire sur mon bureau, j’ai demandé aux services de l’État, notamment à la Dreal, qu’une étude d’impact soit réalisée. Celle-ci devra comprendre l’intégration paysagère, environnementale et l’impact social."

Table ronde

Au Mandriolu, ce n'est pas la première fois qu'un projet immobilier suscite la mobilisation de la population.

"Il y a cette ligne droite qui est très convoitée car elle est vierge de constructions, souligne Alexandre Casamarte. Il faut que les personnes concernées sachent bien qu’elle est vierge car cela fait des années qu’on se bat pour qu’elle le reste. On ne va pas lâcher maintenant pour laisser place à de grands projets spéculatifs et immobiliers." 

"J'ai une commune rurale et aussi urbaine, rappelle de son côté Alexandre Sarrola. Sur la plaine, ce projet pourrait ne pas choquer voire s’intégrer. Sur la partie rurale, c’est beaucoup plus compliqué. On ne peut pas tout mélanger."

Le Cumitatu demande à ce qu'une table ronde soit organisée avec la mairie, "ainsi qu'une concertation en vue de l'élaboration d'un projet agricole innovant et valorisant pour la région et ses citoyens". 

"Je répondrai présent, bien entendu, comme je saurai prendre mes responsabilités, affirme Alexandre Sarrola. Aujourd’hui, la loi me permet d’accepter ou de refuser ce permis de construire. Je suis ouvert aux discussions. J’espère que l’on pourra discuter de notre avenir et enfin pouvoir déterminer une vraie politique pour notre commune et la région ajaccienne."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information