Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand a déclaré faire "partie de ceux qui veulent la lumière" sur la tentative d'assassinat d'Yvan Colonna. En réponse à Gilles Simeoni qui demande l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire, il a rappelé que la décision ne lui revenait pas et que les enquêtes judiciaires et administratives devaient dans un premier temps aboutir.
Au lendemain de la tentative d’assassinat d’Yvan Colonna à la prison d’Arles, le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a demandé, avec la présidente de l’Assemblée de Corse, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur les circonstances de l’agression.
"Tous les éléments livrés depuis la commission des faits concourent à rendre cette affaire particulièrement trouble et beaucoup de questions se posent qui sont pour l'instant sans réponse et méritent d'en avoir", a déclaré à l'AFP Gilles Simeoni.
"Nous n'avons aucune confiance dans l'enquête administrative", a-t-il indiqué, précisant que concernant "l'enquête judiciaire confiée à l'antiterrorisme, la Corse a eu à connaître le caractère souvent retenu ou orienté de la justice antiterroriste".
Réponse de Ferrand
Interrogé sur le sujet dans l'émission de France 3 dimanche en politique le 6 mars, Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, répond : "Le président Simeoni a très bien évoqué la colère et d’une certaine manière la tristesse aussi des corses de voir cette tentative d’assassinat. Il a raison de vouloir faire la lumière sur ce sujet, je fais partie de ceux qui veulent la lumière sur ce sujet."
Il précise cependant que "ce n'est pas [lui] qui accorde" ce genre de démarches et qu'elle ne semble pas réalisable à l'heure actuelle, où les élus de l'Assemblée nationale ne siègent plus, en prévision des élections présidentielles et législatives.
"Une commission d’enquête parlementaire ne peut pas chevaucher et se substituer à une enquête judiciaire souligne Richard Ferrand. Pour autant nous verrons bien ce que donnent ces différentes enquêtes. Il sera toujours temps de décider de créer une commission d’enquête à l’Assemblée nationale dès qu’elle reprendra ses travaux c’est-à-dire au mois de juin."
Demande de sénateurs
La sénatrice des Bouches-du-Rhône Marie-Arlette Carlotti (groupe SER) et le sénateur de Haute-Corse Paulu-Santu Parigi (groupe EST) ont eux aussi demandé l'ouverture d'une commission d'enquête parlementaire dans une lettre adressée le 6 mars au Président du Sénat, Gérard Larcher. Dans un communiqué, ils disent "met[tre] en cause l’état sécuritaire critique des prisons françaises et l’inacceptable banalisation d’un tel degré de violence, entre détenus particulièrement signalé (DPS)."
Interrogé sur ces accusations de défaillance de l'État, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement a affirmé ce jeudi 6 mars sur franceinfo que "l'Etat français apporte une protection à l'ensemble des détenus qui sont menacés"