L'heure n'était pas vraiment aux promesses : la ministre a fait le déplacement avant tout pour écouter les Corses, et pour les rassurer quant aux intentions du gouvernement vis-à-vis de l'île. .
Quatre jours de visite en Corse, c'est une durée inhabituelle pour les représentants du gouvernement. Mais Catherine Vautrin a voulu témoigner de l'intérêt du Gouvernement pour l'île, même si ce dernier connaît un calendrier chargé, à tout le moins, en cet automne 2024.
La nouvelle madame Corse
Et puis, la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation le savait, le programme allait être chargé, et le nombre d'interlocuteurs important : les maires de Haute-Corse et de Corse-du-Sud, les socioprofessionnels, les acteurs du monde agricole, les syndicats, et puis bien sûr les élus de l'assemblée de Corse, les membres de l'exécutif, la présidente de l'assemblée, et les présidents de groupe.
Les doléances ont été nombreuses, les inquiétudes palpables, et la prudence, de mise, de part et d'autre, malgré l'ambiance cordiale qui a présidé aux différents échanges, à Bastia, Corte ou Ajaccio.
Le cœur de la visite de la nouvelle Madame Corse sur l'île, nul ne l'ignore, c'est la visite de cet après-midi à la Collectivité de Corse, où seuls les élus indépendantistes, Core in Fronte et Josepha Giacometti Piredda manquaient à l'appel.
Mais ni sur la dotation de continuité territoriale, ni sur l'autonomie, Catherine Vautrin n'a apporté de réponse. L'heure est encore à la discussion, pas aux solutions. Il aurait été étonnant qu'il en soit autrement.
Pour autant, Catherine Vautrin a néanmoins apporté une assurance, celle du suivi du processus de d'autonomie de l'île, et la mise en place d'un calendrier : "dès le début de l'année 25, sur la base des travaux des parlementaires, nous aurons capacité à travailler sur un texte de loi constitutionnel, qui devra passer au conseil d'État, être ensuite proposé au conseil des ministres, puis discuté à l'automne prochain".
La ministre est à l'écoute. On verra par la suite comment tout cela se concrétise
Valérie Bozzi
Pour Jean-Christophe Angelini, "c'était plus une prise de contact qu'un moment d'annonces particulières". Mais cette prise de contact lui semble encourageante: "Tout est ligné pour qu'on puisse continuer, il y a une volonté de poursuivre de part et d’autre (...). Les élus de la Corse ont un peu de travail devant eux, pour élaborer la suite et la fin de la feuille de route, et ensuite pour convaincre. Une grande partie de la bataille est désormais parlementaire".
Même son de cloche du côté de la droite, et de Valérie Bozzi : "La ministre est à l'écoute, elle connaît nos problématiques, et on les lui a rappelées(...). On verra par la suite comment tout cela se concrétise".
Du côté de la majorité, on est plus impatients, comme l'a rappelé Romain Colonna : "nous voulons absolument solutionner le problème politique corse, et les problèmes quotidiens des Corses, parce que sinon il y aura de graves crises à l'avenir. Nous sommes garants des intérêts moraux et matériels du peuple corse, c'est ce que nous avons encore rappelé à madame la ministre".
Retour en Corse dès novembre
Demain, catherine Vautrin se rendra à Bonifacio et Porto-Vecchio, avant, lundi, d'assister à la prise de fonction du nouveau préfet de Corse, Jérôme Filippini. Et reviendra en Corse en novembre pour poser la première pierre de la centrale du Ricantu.