Les députés et sénateurs insulaires étaient à Paris, mardi 15 octobre, conviés à un dîner par Catherine Vautrin. Une première prise de contact avec les parlementaires qui intervient moins d'une semaine après le tête-à-tête entre Gilles Simeoni et la nouvelle madame Corse. Qu'est-ce qui a filtré de ces échanges ? Éléments de réponse.
Les premiers échanges officiels entre Catherine Vautrin et les six parlementaires corses se sont formalisés, mardi 15 octobre, lors d’un dîner au ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation.
Les discussions ont notamment porté sur la poursuite du processus d’autonomie. Si aucune annonce officielle n’a été faite, Laurent Marcangeli, député de la 1re circonscription de Corse-du-Sud, juge l’entretien constructif.
“Il y a eu une pause qui a été celle de la dissolution, des campagnes électorales législatives, de la mise en place du gouvernement. Maintenant, nous reprenons le travail là où nous l’avions laissé et ça me semble être parfaitement en phase avec ce que j’ai défendu depuis maintenant plusieurs semaines et plusieurs mois”, explique-t-il.
“L’impérative nécessité de relancer la machine”
La ministre a également confirmé que le travail parlementaire se poursuivrait pour aboutir à une convocation du congrès à la fin de l’année prochaine comme elle l’avait dit la semaine dernière à l’Assemblée nationale répondant à une question de Michel Castellani, député de la 1re circonscription de la Haute-Corse.
Le processus d’autonomie posé en toile de fond, les discussions ont aussi porté sur des préoccupations plus concrètes de la vie quotidienne exprimées notamment par François-Xavier Ceccoli, député de la 2nde circonscription de la Haute-Corse.
“Il y a bien sûr le pouvoir d’achat, notamment des prix des carburants, l’alimentaire. Mais aussi les problèmes liés à l’accession au logement, les problèmes des entreprises qui sortent d’une saison pour le moins morose, la commande publique et notamment les comptes publics à l’arrêt ... On a vraiment exprimé l’impérative nécessité de relancer la machine et bien sûr, je ne parle pas des deux plus importants que sont l’accès à l’eau, qui devient un vrai problème, et la santé”, détaille-t-il.
Un échange “très bref” avec le Premier ministre
Des préoccupations qu’ont aussi fait valoir les députés nationalistes, qui avant le dîner, ont pu s’entretenir avec le Premier ministre qui recevait les membres du groupe Liot.
Paul-André Colombani, député de la 2de circonscription de Corse-du-Sud, a rappelé l’urgence du versement de l’État à la collectivité de Corse de 50 millions d’euros supplémentaires de dotation de continuité territoriale pour compenser les surcoûts liés à l’inflation.
“C’est la ministre qui tiendra ou pas les arbitrages dans un budget qui est très très contraint. Aujourd’hui, ce que j’ai ressenti, c’est que la ministre avait cette conscience de la nécessité d’obtenir cette dotation de continuité territoriale. L’échange avec le Premier ministre a été très très bref parce qu’on avait l’autre rendez-vous en même temps. Il nous a signifié que la porte était ouverte et que l’on pouvait venir quand on voulait, aborder tous les sujets”, soutient-il.
Des échanges qui devraient se poursuivre dès la semaine prochaine entre Catherine Vautrin et les élus corses. La ministre est attendue sur l’île, elle devrait se rendre jeudi à Bastia et vendredi à Ajaccio à l’occasion du congrès des maires.
Le reportage de Frédéric Danesi et Pierre Simonpoli :