Appietto : la production d’huile essentielle d’immortelle s’annonce bonne, malgré une filière bloquée

L’immortelle est une plante emblématique de Corse. Sa récolte se termine pour fabriquer l'huile essentielle et le cru 2019 s'annonce plutôt bon. En cinq ans les surfaces cultivées consacrées aux plantes aromatiques ont augmenté, mais elles ne suffiraient pas à développer la filière.

Au-dessus du golfe de Lava, à Appietto, les ouvriers agricoles ont attaqué le travail à 5 h 30. À cette altitude, ce sont les dernières cueillettes, ensuite, ce sera au tour de l'immortelle de montagne. 
 


La plantation du golfe de Lava est envahie de chardons et autres verbascum blataria. Les gestes sont un peu difficiles, mais en cinq heures, les cueilleurs vont récolter entre 800 kilos et une tonne de végétal. À la main et à la serpe, le volume horaire reste un peu plus important que le ramassage de plantes sauvages. 

Dans une distillerie, un peu au sud d’Ajaccio, de juin à juillet, 32 tonnes d'immortelles bio sont traitées, pressées avant d'être hydrodistillées. 70 % viennent de parcelles cultivées, 30 % du maquis. 
 
 

Précieux liquide


Cela n'aurait pas d'impact sur les rendements en huile essentielle. « Ca dépend de la zone où se trouve le végétal, milieu spontané ou en culture. Il y a des cultures qui rendent mieux que les milieux spontanés et vice-versa. C’est assez aléatoire, ça dépend de la qualité des sols », explique Stefanu Santu Caux, distillateur.

Cette année, la distillerie table sur une production de 55 kilos d'huile essentielle d'immortelle. Précieux liquide. Les grossistes l'achèteront près de 1.600 euros le kilo à la distillerie. Contre 1.250 euros en 2012, considérée pourtant alors comme une année de surchauffe. Ces prix continuent d'impulser la mise en culture des plantes aromatiques. Entre 2013 et 2017, elle a progressé de 52 %.

 


Mais pour le président de la filière, le développement de l'activité reste bloqué par deux facteurs. « À la fois un monde végétal qui a tendance à régresser, en milieu spontané, et à la fois d’un manque de foncier. Il y a des pressions notamment dues à pas mal de causes que l’on connaît bien en Corse : tourisme, peut-être même certaines primes, des surprimes peut-être aussi. Nous, et on n’est pas des cas isolés, on se retrouve en manque et en besoin de foncier », soutient Jean Pierre Caux, président du syndicat de la filière Plantes Aromatiques et Médicinales.

C'est particulièrement vrai dans les collines de Corse du Sud où les distillateurs travaillent tous des petites quantités de plantes variés. En plaine orientale, la géographie a permis à une poignée d'agriculteurs de faire un tout autre pari : celui d'une monoculture mécanisée de l'immortelle. 


 
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