Autonomie en Corse : les médias nationaux dubitatifs après le discours d'Emmanuel Macron

L'intervention d'Emmanuel Macron à Ajaccio a marqué une inflexion incontestable de l'Etat en faveur de l'autonomie de la Corse. Mais trop de questions restent en suspens pour susciter un réel intérêt chez les journalistes du continent.

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Certes, dans les colonnes des principaux titres de la presse nationale, on en convient, l'Assemblée de Corse a été le théâtre d'un petit événement, jeudi 28 septembre.

Le quotidien La tribune le résume ainsi : lors du discours d'Emmanuel Macron,"le mot autonomie n'a jamais été prononcé du bout des lèvres et c'est déjà en soi une avancée significative pour les nationalistes au pouvoir".

Néanmoins, cette évolution de la position de l'Elysée, indéniable, n'a pas vraiment fait la Une des journaux, alors que la question d'une éventuelle autonomie corse agite les rédactions depuis plus d'un an, et soulève de nombreuses questions, et quelques inquiétudes.

Contours flous

À la lecture des articles consacrés à la venue du chef de l'Etat en Corse, on comprend mieux le manque d'allant des journalistes continentaux, qui avaient pourtant fait le voyage jusqu'à Ajaccio en nombre.

Autonomie : certes, "Le mot est lâché", pour Libération, mais le quotidien estime que "la route vers une inscription dans la Constitution reste toutefois escarpée". Les Echos ne disent pas autre chose, en écrivant que "le chemin est encore long". Selon Europe 1, tout cela est "d'abord et avant tout symbolique".

"Il serait naïf de croire que tout a changé ce jeudi et que la Corse est d’ores et déjà entrée dans une nouvelle étape de son histoire. Tout reste à préciser. Tout reste hypothétique", écrit Guillaume Tabard dans le Figaro.

L'Humanité, pour sa part, estime que l'autonomie corse reste une notion "très vague, aux contours flous". Alors que sur BFM TV, on croit savoir qu'Emmanuel Macron a avant tout, avec ce discours, "acheté du temps", et qu'"on ne voit pas très bien où ça ira".

Le président accorde aujourd’hui à la Corse ce qu’il lui refusait résolument hier. Des promesses qui n’engagent que ceux qui les reçoivent ?

Le Point

Un cap a été tracé par le locataire de l'Elysée, mais difficile de porter un jugement sur ce qui n'a pas encore été défini, à en croire Marianne : "la question du degré d’autonomie et de ses modalités (notamment financières) reste une vertigineuse inconnue. Autrement dit, l’État va-t-il continuer à financer des leviers qu’il ne pourra plus actionner ?"

Et puis, l'Etat en a-t-il vraiment la volonté ? C'est une autre interrogation qui revient dans les médias nationaux. Ces derniers, à longueur de colonnes, parlent de "spectaculaire revirement politique", de "volte-face", tandis que l'hebdomadaire Le Point, sur son site internet, souligne que "le président accorde aujourd’hui à la Corse ce qu’il lui refusait résolument hier. Des promesses qui n’engagent que ceux qui les reçoivent ?"

Obstacles

Reste une autre incertitude, peut-être la plus grande, pour les titres de la presse nationale. Au-delà de la volonté de changer les choses, Emmanuel Macron a-t-il réellement la capacité de le faire ?

Le Figaro ne se gêne pas pour rappeler que, "jusqu’ici, le chef de l’État n’est jamais parvenu à faire réviser la Constitution. Sa réforme de 2018 n’a jamais été menée à son terme, faute de soutien politique suffisant".

Pour Marianne, "en proposant ce jeudi 28 septembre à la Corse "une autonomie dans la République", Emmanuel Macron risque de doper les revendications territoriales... et de se heurter à une impasse politique".

Mais avant même de se présenter devant le Parlement, il faudra parvenir à mener à terme le processus, rappelle La Croix : "du même souffle, il appelle les nationalistes divisés à se retrouver autour d’un projet commun, acceptable pour le Parlement. Un défi complexe".

En bref, pour l'heure, les journalistes parisiens se contentent de prendre note de l'inflexion macronienne en faveur d'une autonomie insulaire. Mais ils semblent n'avoir guère de doutes : le temps des polémiques finira bien par arriver.

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