Après plus d'une année de relations très compliquées entre l'île et Paris, la venue du président de la République les 27, 28 et 29 septembre suscite de nombreuses attentes. Retrouvez ici tous les temps forts de son séjour.
Emmanuel Macron entame ce mercredi 27 septembre son cinquième déplacement en Corse depuis son élection à la présidence de la République. Une visite organisée dans le cadre des 80 ans de la libération de la Corse, en 1943, mais qui devrait aussi être l'occasion pour le chef de l'Etat d'aborder la suite du processus de Beauvau, entamé depuis maintenant plus d'une année.
Nous vous proposons de suivre sur ce papier le séjour du chef de l'Etat en Corse. Voici le déroulé en temps réel de son déplacement :
Vendredi 29 septembre
À Porto-Vecchio :
- 11h : Le chef de l'Etat a embarqué, à l'aéroport de Figari
- 9h : Emmanuel Macron a fait un détour, qui n'était pas prévu, jusqu'à la mairie de Porto-Vecchio pour rencontrer Jean-Christophe Angelini.
Jeudi 28 septembre :
À Bonifacio :
- 23h15 : Fin du dîner. "On avance, on garde le cap", déclare le président après un dernier petit bain de foule.
- 20h40 : Arrivée d'Emmanuel Macron dans un restaurant de Bonifacio pour un dîner en présence notamment du maire de la ville Jean-Charles Orsucci, du président de l'Exécutif Gilles Simeoni, de la présidente de l'Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis, du secrétaire national du Parti Communiste Fabien Roussel, du Recteur de Corse Jean-Philippe Agresti ou encore du député Marc Ferracci.
- 19h45 : Le président de la République arrive à Bonifacio. Il rejoint le collège qui portera le nom d'Albert Ferracci, résistant communiste et instituteur.
À Bastia :
- 18h30 : Départ de Bastia. Prochaine étape, Bonifacio.
- 18h : Bain de foule pour Emmanuel Macron, toujours sur la place Saint-Nicolas.
- 17h : Sur la place Saint-Nicolas, Gilles Simeoni réagit au discours d'Emmanuel Macron.
"Je pense que le président de la République a créé les conditions pour que la deuxième partie du processus puisse s'ouvrir dans de bonnes conditions. Il y a une référence claire à un statut d'autonomie pour la Corse, il y a la volonté de consacrer un titre ou un article spécifique à la Corse avec une mention dans ce titre, ce sont les termes du président de la République, de la reconnaissance d'une communauté historique, culturelle et linguistique", indique le président de l'Exécutif.
"Il y a également la perspective d'un pouvoir normatif, soumis au contrôle du Conseil constitutionnel, ce qui peut apparaître comme une pré reconnaissance d’un pouvoir législatif, donc il y a un certain nombre d'éléments, il y en a d'autres qui font défaut, mais ce que je retiens également des propos du président de la République, c'est qu'il a dit qu’il n’y avait aucune ligne rouge."
"Donc nous allons pouvoir dans les semaines et les mois à venir discuter de tout sans tabou et bien sûr, nous allons continuer, en ce qui nous concerne, à plaider en faveur des éléments qui avaient été votés à une très large majorité par l’Assemblée de Corse."
- 16h50 : Emmanuel Macron quitte le musée et arrive sur la place Saint-Nicolas.
- 16h : Le chef de l'Etat arrive au Palais des Gouverneurs pour la visite de l'exposition Corsica 39-45. Le ministre marocain de la Défense Abdeltif LOUDYI - représentant de Sa Majesté le Roi Mohamed VI - est également présent.
À Ajaccio :
- 15h : Emmanuel Macron quitte la base d'Aspretto, et rejoint Bastia en hélicoptère, pour la suite de son voyage sur l'île.
- 13h15 : Emmanuel Macron a terminé sa déambulation dans la Citadelle. Il quitte Ajaccio et sera à Bastia dans l'après-midi.
- 13h : Le président déambule actuellement dans les rues de la cité impériale, à la rencontre des habitants.
- 12h : Emmanuel Macron est en direction de la citadelle d'Ajaccio, où il est attendu pour une cérémonie d'hommage au résistant Fred Scamaroni.
Une seconde cérémonie est ensuite prévue, cette fois en l'honneur de la résistante Danielle Casanova, à l'immeuble de naissance de dernière.
- 10h50 : Il est l'heure pour le président de la République de prendre la parole.
"Aujourd'hui la Corse est la Collectivité métropolitaine qui bénéficie des compétences les plus larges dans notre pays. Et c'est ici, devant cet hémicycle où vivent les valeurs démocratiques de la Corse, que je suis venu faire droit à cet élan renouvelé, qui suppose ambition commune et reconnaissance nouvelle", entame-t-il, rappelant ses précédents déplacements, à Furiani, en tant que candidat, en 2017, puis à Bastia, en 2018, comme chef de l'Etat.
"Je m'étais d'abord engagé à donner à la Corse les moyens de son développement économique, social, et culturel. Et il est juste de dire que conformément à ces engagements, le gouvernement a fait sa part et que nous avons ensemble beaucoup fait et cheminé, avec un objectif simple et concert : rendre la vie des Corses meilleure", assure-t-il.
En matière de santé, "l’Etat assume pleinement son devoir de solidarité avec la Corse, insiste Emmanuel Macron. "Il l’a fait pendant l’épidémie de Covid, et il continuera, notamment pour assurer l’accès aux soins. Nous menons à bien un plan de rattrapage des Ehpad, 171 millions d’euros ont été engagés pour le CH d’Ajaccio, mis en service au début d’année, mais nous irons plus loin encore. La maternité de Porto-Vecchio sera maintenue et confortée, et je veux que Bastia dispose dans les prochaines années d’un centre hospitalier à la hauteur des besoins des habitants."
"Nous sommes à un moment historique car je pense qu’il y a une conscience collective précisément pour pouvoir avancer", indique Emmanuel Macron. "La Corse est enracinée dans la France et dans la République. Elle a même souvent été pionnière : songeons à la Constitution de 1755 de Pascal Paoli, à sa modernité démocratique. Et la Corse a aujourd’hui besoin de davantage de liberté, de la reconnaissance de son identité, de sa singularité insulaire et méditerranéenne."
"C’est cet enracinement dans notre histoire commune, cette reconnaissance, qu’il faut tenir ensemble, pour sortir de cette situation d’incompréhension, de confrontation, de défiance et de ressentiment. C’est pourquoi le moment que nous vivons impose une véritable reconnaissance."
"Ayons l'audace de bâtir une autonomie de la Corse dans la République", appelle le chef de l'Etat. Une autonomie "qui ne sera pas contre l'Etat, ni une autonomie sans l'Etat, mais une autonomie pour la Corse et dans la République".
"La nouvelle étape est un changement profond entre l’Etat et la Corse", insiste le chef de l’Etat, qui souhaite que le travail "constitutionnel et organique mène à un accord d’ici 6 mois. C’est une étape historique à laquelle nous devons collectivement œuvrer". Un discours qui aura duré près d'une heure, qu'il décrit comme "une main tendue". "La nouvelle étape doit permettre à la Corse de conserver son âme et son identité, tout en restant dans les bornes de la République pour bénéficier de sa solidarité."
Des applaudissements nourris - auxquels n'ont pas pris part plusieurs élus nationalistes - ont accompagné la fin de cette prise de parole du chef de l'Etat.
- 10h30 : Au discours de la présidente de l'Assemblée de Corse succède celui de Gilles Simeoni.
"L’esprit de responsabilité des élus de la Corse, toutes tendances confondues, que vous avez Monsieur le président salué hier soir encore, l’engagement personnel et constant de Monsieur Darmanin […] les gestes traduisant le choix de l’Etat de s’inscrire dans l’application du droit et de l’exigence de vérité, et non dans l’esprit de vengeance, ont été des facteurs décisifs, permettant les avancées engrangées pendant nos travaux et échanges jusqu’à ce jour", estime le président du conseil exécutif.
"Le processus conduit depuis 18 mois a certes connu des difficultés et des tensions, il a sans doute présenté des insuffisances, il a surtout eu un immense mérite : nous permettre de retrouver les chemins du dialogue, pour envisager ensemble les contours de la solution globale à mettre en œuvre."
- 10h15 : Emmanuel Macron est arrivé dans les locaux de la Collectivité de Corse à 10h15. Le discours du président de la République est précédé de deux prises de parole.
La première, celle de la présidente de l'Assemblée de Corse, Marie-Antoinette Maupertuis. "Il n’a pas été aisé dans notre histoire récente de porter un projet d’autonomie pour la Corse", a-t-elle notamment indiqué. "Monsieur le président, vous avez le pouvoir de solder demain des années de conflit, de marquer l’histoire de la Corse et celle de la France."
- 10h : Discours du président de la République à l'Assemblée de Corse
À quelques minutes de l'heure de rendez-vous donné, l'hémicycle et les tribunes de l'Assemblée de Corse se remplissent en l'attente du président de la République.
- 9h : Le président de la République a quitté la préfecture de Corse-du-Sud, où il a passé la nuit, peu avant 9h ce matin, en direction de l'évêché d'Ajaccio.
Un parcours effectué entièrement à pied et sous large escorte. Une étape qui n'était pas annoncée au programme officiel, pour un rendez-vous avec l'évêque d'Ajaccio pour la Corse, Monseigneur François Bustillo.
Le déplacement officiel de la délégation présidentielle sur l'île devrait s'achever dans la matinée du vendredi 29 septembre.
Mercredi 27 septembre :
À Ajaccio :
Emmanuel Macron aura finalement fait patienter quelque peu ses camarades de table : le président de la République est arrivé aux environs de 20h30 au palais Lantivy, où l'attendaient de nombreux journalistes.
Interrogé par l'un d'entre eux sur s'il comptait suivre la proposition d'autonomie émise en juillet dernier par l'Assemblée de Corse - votée par 46 conseillers territoriaux -, le chef de l'Etat déclare son intention de "d'abord les écouter, et puis après on va travailler, ne vous inquiétez pas", et rappelle avoir prévu de s'exprimer notamment à ce sujet et face aux élus le lendemain matin.
Le président de la République doit notamment partager ce repas avec les présidents de groupe à l'Assemblée de Corse. Avant son arrivée, les élus insulaires ont fait part de leurs attentes nombreuses avec la venue du chef de l'Etat, quant au devenir du processus de Beauvau, entamé depuis plus d'un an désormais.
Aux environs de 22h, des militants du mouvement Core in Fronte ont commencé à coller des affiches appellant à "l'autodétermination" du peuple corse devant la préfecture, et ailleurs au sein d'Ajaccio. Ce mercredi matin, le chef de file du mouvement indépendantiste, Paul-Félix Benedetti, a fait part de sa décision de ne pas se rendre au dîner, bien qu'invité, estimant les déclarations du président préalables à sa venue auprès de la presse "contraires aux attentes des Corses".
Les élus insulaires sont sortis de table peu avant 23h, confiants mais prudents sur la suite, à la veille du discours tant attendu du président de la République à l'Assemblée de Corse.
Hommage et suite de "l'avenir de la Corse dans la République"
Il s'agit, rappelle le service presse de la présidence de la République, du cinquième déplacement depuis 2017 d'Emmanuel Macron en Corse. Un voyage qui sera "l'occasion pour le chef de l’Etat de poursuivre le cycle mémoriel ouvert au printemps dernier, consacré à la résistance comme manifestation de la résilience du peuple français. Le Président rendra hommage lors de ces cérémonies à l’ensemble des résistants qui ont libéré la Corse, Français et étrangers, partageant tous le même combat universaliste contre le nazisme."
Un déplacement qui intervient également "un an après le lancement par l’Etat d’un cycle de discussions avec le collège d’élus corses pour passer en revue la mise en œuvre des politiques publiques et apporter des solutions aux spécificités du territoire", est-il précisé.
Dans ce cadre, "le chef de l’Etat réaffirmera, dans la lignée de son discours de 2018 sur l’avenir de la Corse dans la République, sa volonté d’avancer sur la question de l’évolution institutionnelle de la Corse, en conformité avec le cadre républicain", insiste le service presse de l'Elysée.