Le président de la République a entamé ce mercredi soir son déplacement en Corse par un dîner en préfecture de Corse-du-Sud avec plusieurs représentants politiques insulaires. Un entretien dont les élus corses sont ressortis dans l'ensemble confiants, à la veille d'un discours très attendu quant au devenir du processus de Beauvau.
Un dîner républicain, mais surtout où chacun aura eu la possibilité "d'être écouté". Emmanuel Macron, les présidents des groupes de l'Assemblée de Corse, parlementaires et autres représentants politiques insulaires s'étaient donné rendez-vous, ce mercredi soir, au palais Lantivy, pour un repas en guise d'entame du déplacement officiel du président sur l'île.
Au menu, un tartare de maigre, du veau tigré et du fiadone, mais surtout une dernière occasion pour chacun de faire le point sur ses ressentis et ses attentes, à la veille d'un discours du chef de l'Etat devant les élus de l'Assemblée de Corse, qui abordera principalement les suites à donner au processus de Beauvau.
Arrivés en recherche de "clarifications" sur la question d'une possible évolution institutionnelle de l'île, les élus insulaires sont ressortis globalement satisfaits de cet entretien avec le président de la République.
"Un excellent état d'esprit dans le fond et dans la forme"
"C'est un dîner où tous les participants, et notamment les élus de la Corse, ont pu exprimer leurs attentes, leur volonté, leur vision politique, se félicite le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni. Le président de la République a écouté, et nous a donné quelques éléments sur son appréciation de la situation. Je pense maintenant qu'il faut attendre le discours de demain, qui va déterminer la suite des événements."
"Cela renforce l'idée que demain sera un moment très important, et peut-être historique"
Jean-Félix Acquaviva
Même impression positive du côté de Jean-Félix Acquaviva, député Femu a Corsica de la seconde circonscription de Haute-Corse. "Tout le monde a parlé, tous les élus, c'était d'un excellent état d'esprit dans le fond et dans la forme. On va dire que cela renforce l'idée que demain sera un moment très important, et peut-être historique", espère-t-il.
Le député poursuit : "Je crois tout simplement que ce qui est en train de se jouer, c'est une volonté de convergence assez forte. Nous ne sommes pas le président de la République, nous ne connaissons pas le contenu du discours, mais cela renforce l'idée que le meilleur peut être devant nous demain. [...] Nous sommes arrivés à une première crête, et demain s'ouvriront les deuxième et troisième crêtes. Par là j'entends les modalités de réforme constitutionnelle, comment elles s'envisagent, et le contenu de la loi organique, le statut."
"Il y a une tonalité, une sensation générale, d'évolution positive"
"On attend demain que le président de la République fixe le cap, confirme Jean-Martin Mondoloni, coprésident du groupe de droite Un Soffiu Novu. Ce soir, il a pris le temps d'écouter, probablement par agilité intellectuelle, pour intégrer ces derniers ressentis par rapport au discours de demain dont on n’a pas pu connaître ni la charpente, ni le contenu."
Le président du groupe Avanzemu à l'Assemblée de Corse, Jean-Christophe Angelini, se dit également satisfait des échanges qui se sont tenus : "Il y a une tonalité, une sensation générale, et une impression partagée d'ouverture et d'évolution positive. Je crois, à quelques heures désormais d'un moment fatidique, que les choses sont posées correctement et à un niveau politique intéressant."
"Je crois qu'il y a eu ces derniers mois, et encore une fois ce soir, une écoute, un respect, une entente sur un certain nombre de points, poursuit-il, et que tout ceci a sincèrement prévalu, loin des calculs - même si tout le monde peut réfléchir à la suite -, et qu'il y a à ce stade une sincérité dans l'analyse et le propos."
" Il faut prendre acte du fait que ce sera un moment important. D'aucuns ont dit historique, je ne le sais pas. Mais tout ne sera pas réglé demain, quelle que soit l'hypothèse."
Jean-Christophe Angelini
Le maire de Porto-Vecchio appelle néanmoins à une certaine prudence en l'attente du tant évoqué discours du chef de l'Etat : "Pour ce qui est des réponses, qui sont l'essentiel, au-delà des constats et des diagnostics : même si je suis pour ma part persuadé que demain les choses pourront être ouvertes, et je l'espère vivement, tout ne pas sera réglé pour autant. Il faut prendre acte du fait que ce sera un moment important. D'aucuns ont dit historique, je ne le sais pas. Mais tout ne sera pas réglé demain, quelle que soit l'hypothèse."
Emmanuel Macron doit s'exprimer face aux élus de l'Assemblée de Corse aux environs de 10h, demain, jeudi 28 septembre. Une retransmission en direct sera disponible à partir de 9h45 sur France 3 Corse ViaStella et sur notre site internet.