Emmanuel Macron en Corse : le point sur les chantiers en cours après son discours à Ajaccio

Le discours du président de la République à Ajaccio, ce jeudi 28 septembre, a été l'occasion d'un état des lieux de la situation en Corse, dans les domaines les plus sensibles, de la santé à la justice en passant par les sdéchets et la langue.

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Pendant une heure, dans l'hémicycle de l'assemblée de Corse, Emmanuel Macron est venu apporter des réponses aux élus, après un an de négociations en matière d'autonomie. La prise de parole du chef de l'Etat a permis d'y voir plus clair sur ce que paris sera prêt, ou non, à accepter. Mais Emmanuel Macron en a profité pour souligner tout ce que Paris avait déjà accompli, selon lui, pour rendre plus agréable le quotidien des insulaires.

Nous revenons, point par point, sur les grandes lignes de l'intervention du président de la République :

La sécurité

C'est le premier sujet abordé par Emmanuel Macron. Un sujet d'ordre régalien, et qui, donc, n'est concerné d'aucune manière par les velléités d'autonomie insulaires. Le président de la République a assuré que le gouvernement était intraitable avec "la délinquance du quotidien", intraitable avec "le trafic de stupéfiants", et a salué "les vrais succès" rencontrés, en la matière, par les forces de l'ordre et les magistrats.

Les polices judiciaires sont aujourd'hui les troisièmes les plus importantes au niveau national et, rapportées à la population, les plus importantes de France

Emmanuel Macron

Mais, et le contraire eut été étonnant, il ne s'est pas privé d'aborder une autre forme de violence, "les actions violentes et parfois clandestines liées à la criminalité organisée". "Il faut agir contre le racket, les stratégies de pression et d'intimidation", et "opposer un front de refus uni et intraitable".

Pour cela, Emmanuel Macron rappelle que les moyens de la justice ont été augmentés, de même que "les forces de sécurité intérieure", et il conclut "les polices judiciaires sont aujourd'hui les troisièmes les plus importantes au niveau national et, rapportées à la population, les plus importantes de France".

La langue corse

Il n'a pas été question de coofficialité de la langue corse, dans les propos d'Emmanuel Macron. Mais le locataire de l'Elysée a déclaré souhaiter que cette dernière "puisse être mieux enseignée et placée au cœur de la vie de chaque Corse. Un service public de l'enseignement, en faveur du bilinguisme, sera mis en œuvre. Il nous faut donner plus de place à la langue corse dans l'enseignement comme dans l'espace public."

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Il importe que puissent être établis des dispositifs, notamment fiscaux, régulant le marché immobilier et luttant efficacement contre la spéculation

E. Macron

Accès à la propriété

Là encore, les desiderata des nationalistes n'ont pas été accueillis favorablement. Le sujet du statut de résident, qui pose de nombreux problèmes institutionnels, n'a pas été abordé. Pour autant, Emmanuel Macron estime qu'il existe des moyens de lutter contre la spéculation : "l'insularité et l'attractivité de la Corse ont aussi conduit à créer des situations immobilières et foncières insoutenables pour les habitants et créant, ce faisant, des difficultés d'accès au logement dans certains territoires. Pour cela, il importe que puissent être établis des dispositifs, notamment fiscaux, régulant le marché immobilier et luttant efficacement contre la spéculation, tout en respectant notre droit européen, auquel, vous l'avez rappelé, vous êtes aussi profondément attachés. Je crois que cela n'est en rien ébrécher nos valeurs et nos principes. Au fond, c'est toute la politique du logement, son cadre réglementaire, qui suppose un effort considérable d'adaptation en vue d'une production plus massive et d'une lutte contre les spéculations".

La santé

Le chef de l'Etat a souligné, devant l'hémicycle, que "171 millions d'euros ont été engagés pour le centre hospitalier d'Ajaccio", mais que le gouvernement ira "plus loin encore", sans plus de précision. La maternité de Porto-Vecchio, en grève durant les dernières semaines, sera "maintenue et renforcée", et Bastia devrait disposer, "dans les prochaines années, d'un centre hospitalier à la hauteur des besoins des habitants". Là encore, l'affirmation ne s'est pas accompagnée de précisions.

L'écologie

"L'approvisionnement en électricité de l'île doit être sécurisé. La future centrale du Ricanto à Ajaccio ouvrira d'ici la fin 2027 et l'État sera également présent aux côtés des Collectivités pour opérer leur bascule vers une électricité et une énergie durable, pour mieux isoler les bâtiments et pour sécuriser les interconnexions électriques en Méditerranée."

L'Etat s'engagera sur un deuxième centre de tri et de valorisation

E.Macron

Les déchets

"Voilà quatre ans, l'État a autorisé l'édification de l'Écopôle de Viggianello, qui a permis d'éviter une crise majeure dans ce domaine. Dans un esprit de coopération et de vrai partenariat, l'État a pris la décision de financer, à hauteur de 80 %, un premier centre de tri et de valorisation, à Monte, et s'engagera sur un deuxième centre."

La continuité territoriale

"En plus de la dotation annuelle de 187 millions d'euros, cette année, l'État a ajouté 33 millions d'euros, dans un contexte de surcoût et a supporté une partie importante, 50 millions d'euros, de la pénalité décidée au terme d'un long contentieux avec un opérateur maritime".

L'économie

"Je veux que pour les prochaines années, un PTIC de nouvelle génération renforce à son tour le développement économique et social de l'île et que nous puissions rester engagés aux côtés de toutes les Collectivités qui le souhaitent."

Cette page tragique de notre histoire commune doit être définitivement refermée dans le respect et la force de la vérité

E. Macron

La mort d'Yvan Colonna

"Le Gouvernement a pris un certain nombre d'engagements. Les membres du commando Érignac encore détenus, ont été transférés au centre pénitentiaire de Borgo. Souscrivant à une demande ancienne de leurs proches, l'Inspection générale de la justice a publié un rapport et les parlementaires ont conduit des travaux importants, faisant toute la lumière, sans tabou ni déni, sur les conditions de l'assassinat d'Yvan Colonna. Cette page tragique de notre histoire commune doit être définitivement refermée dans le respect et la force de la vérité."

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