Après l'installation de plaques déviant l'eau de la Richjusa, le collectif d'habitant Richjusa in periculu a mené une action dans la matinée afin de bloquer un groupe de pratiquants de canyoning et leurs encadrants. Il s'indigne de cette installation qui ne respecterait pas l'environnement.
Hier soir, les bouchons en résine et ciment installés par l'entreprise de canyoning étaient toujours dans la rivière de Richjusa. Ce matin, les plaques n'y étaient plus, les pratiquants de canyoning se sont empressés de les retirer voyant qu’ils suscitaient de l’animosité. Selon eux, ils avaient été mis en place « pour une question purement sécuritaire. On a mis des bouchons de colmatages dans une vasque sous un rocher pour garder un niveau d’eau un peu plus important pour éviter que des gens se blessent sur des sauts ». Le collectif constitué d'habitants de la commune de Bocognano est venu bloquer l'accès au cours d'eau à 8h30 ce matin.
Ils s'indignent de l'installation illégale et ont demandé l'interdiction temporaire et totale des activités. Face aux professionnels du sport nautique, le ton monte. « Les bouchons que nous avons mis n’ont jamais entravé le cours de la rivière, ne l’ont jamais bloqué, ne l’ont jamais dévié », lance Jean Roch Chelos, directeur de Corsica Activities.
Un discours inaudible pour les membres du collectif qui ont comparé les bouchons à des barrages. L’entreprise dit vouloir apaiser les choses, c’est pourquoi les professionnels sont venus s’expliquer avec les membres du collectif. « C’est maladroit peut être de notre part mais en aucun cas nous n’avons voulu nuire à l’environnement et je suis persuadé que de la façon dont nous avons fait ceci, il n’y a eu aucun impact sur l’environnement », ajoute le professionnel du canyoning.
La question centrale de la fréquentation
"En fait l’impact d’une action même sur une petite rivière concerne tout le monde", s’indigne Hélène Bonardi, porte-parole du collectif Richjusa in periculu. Pour eux, la question du respect des cours d’eau est essentielle puisqu’actuellement les départements de Corse sont en vigilance jaune canicule. « Quand on constate qu’il y a des algues, que l’eau du fleuve en aval se réchauffe, c’est qu’il y a un impact en amont », ajoute-t-elle, « Ça fait un moment que la question de la fréquentation et de l’exploitation des sites ici et dans d’autres canyons questionnent pas que nous ».
Des sanctions prévues
Un questionnement auquel dit avoir répondu le maire de la commune pour la rivière de Richjusa et son utilisation pour le canyoning. « (…) c’est le seul endroit de Corse où il y a une stratégie durable du site avec des appels d’offres qui sont lancées aux entreprises, un cahier des charges qui limitent à onze groupes par jours l’introduction par les professionnels dans la gorge de Richjusa, avec un aménagement de parking qui est fait pour limiter ou gérer les flux », explique Achille Martinetti, maire de Bocognano.
Pour autant, l’élu a prévu de sanctionner l’entreprise en question mais pour l’instant il n’a pas décidé comment.
Le collectif a finalement laissé le groupe de pratiquants encadrés des moniteurs rejoindre le site en les sensibilisant aux risques pour la rivière.