Une professeure de mathématiques a été entendue en garde à vue et suspendue de l’Education nationale en l’attente des résultats de l’enquête. Elle est suspectée d’avoir envoyé des photographies et des messages à caractère sexuel via le réseau social Snapchat à des élèves.
C’est une information révélée par nos confrères de Corse-Matin : une professeure de mathématiques en poste en Corse-du-Sud a été placée en garde à vue lundi.
Elle est suspectée d’avoir envoyé des photographies et des messages à caractère sexuel à trois de ses anciens élèves. L’enseignante a été remise en liberté à l’issue de son audition et bénéficie, comme tout justiciable, de la présomption d’innocence.
Contactée par téléphone, la rectrice de Corse Julie Benetti a indiqué avoir suspendue la professeure en attendant le résultat des investigations.
Messages, vidéos et images à caractère sexuel
Les auditions de la jeune femme âgée d’une trentaine d’années ont été effectuées par les services de gendarmerie dans le cadre d’une enquête préliminaire pilotée par le parquet d’Ajaccio et visant des faits de "corruption de mineur" et "diffusion d’images à caractère pornographique".Il est reproché à l’enseignante d’avoir échangé des messages, des vidéos et des images à caractère sexuel avec au moins trois garçons de 14 et 15 ans scolarisés au collège de Bonifacio, où elle se trouvait en poste l’année passée.
Lors de ses auditions, la professeure a reconnu partiellement les faits qui lui sont reprochés mais assure que les échanges n’ont commencé qu’après son départ du collège de Bonifacio. Elle indique en outre souffrir de troubles psychiatriques.
Selon nos informations, l’enseignante est affectée depuis la rentrée dernière dans deux autres établissements du département, où aucune plainte n’a pour l’heure été enregistrée et où aucun autre élève n’a dénoncé des faits similaires.
Des échanges sur le réseau social Snapchat
C’est par une rumeur que l’affaire a été révélée. "Une surveillante en poste au collège de Bonifacio avait entendu parler de photographies explicites montrant une ancienne professeure, qui circulaient au sein de la communauté des collégiens", rapporte une source judiciaire."La surveillante a interrogé un élève potentiellement impliqué qui a confirmé les faits et lui a montré une photographie. Elle en a immédiatement informé le chef d’établissement."
Ce dernier a d’abord cru à un photomontage mais a toutefois prévenu la gendarmerie et le rectorat. Des vérifications ont permis d’exclure rapidement une mise en scène.
Selon une source proche de l’enquête, "les élèves ont parlé de vidéos et de photographies multiples mais les échanges sur le réseau social Snapchat n’étant pas automatiquement enregistrés, l’intégralité des échange n’a pas pu être retracé".
Au parquet d’Ajaccio, on se borne à indiquer que les investigations se poursuivent : des analyses techniques sont en cours sur l’ordinateur de la professeure et une expertise psychiatrique a été ordonnée.
De son côté, le rectorat assure que les chefs des établissements concernés ont été sensibilisés à la problématique et que des espaces de discussions seront mis en place avec les élèves dès la rentrée scolaire.
Une prise en charge psychologique pourra être proposée en cas de besoin.