Le TP52 Alizée de Laurent Camprubi a remporté jeudi soir peu après 23h00 sous les falaises de Bonifacio, le 25e Tour de Corse à la voile. Une vingtaine de concurrents étaient toujours en course vendredi sur les 35 voiliers engagés dans cette régate de 250 milles autour de l'île.
Alizée, le redoutable TP52 de Laurent Camprubi, membre du pôle course CNTL de Marseille et son équipage – ils sont 15 à bord de cette machine de 15,85m capable de filer aussi vite que le vent – a remporté jeudi soir le Tour de Corse en temps réel et en temps compensé, après 35 heures de course.
Cette 25e édition, dont le coup d'envoi a été donné mercredi à midi au pied des falaises de Bonifacio, aura mené la flotte d'Est en Ouest dans des conditions de petit temps plutôt inhabituelles pour l'évènement, plus coutumier des grosses conditions d'octobre.
"On s'est régalé!", commente Matthieu Foulquier Gazagnes équipier. "Dans les fichiers météo, on avait vu qu'il fallait rester dans une fourchette de 8 à 10 milles au large et ne pas coller à la côte, et l'option a payé."
Fidèle à sa stratégie, Alizée sort en tête de la flotte aux Lavezzi avant de se recaler au large et de rapidement remonter vers le Cap Corse. Dans ces premières 24 heures de course, le TP52 pointe déjà à la première place.
"Sur cette route extérieure, on a très bien marché dans les 11 noeuds quand les autres étaient "empétolés" avec 3 noeuds le long de la côte."
Opération chalutage au passage du Cap Corse
Mais une course se gagne aussi en gérant les problèmes techniques. Sur ce chapitre, l'équipage d'Alizée a dû gérer une belle casse au passage du Cap Corse. "On était sous code 0 (une voile d'avant, 190 m2 sur Alizée, ndlr) dans une mer formée avec 18 noeuds de vent, quand la sous-barbe en carbone du bout-dehors a cassé! On a chaluté un moment pour récupérer la voile. C'était sport, mais il a surtout fallu trouver une solution pour réparer."
Alizée ne dispose dans son jeu de voiles de portant que de spis asymétriques, des voiles qui doivent être portées fixées sur le bout-dehors. Ne pas pouvoir les utiliser aurait sérieusement hypothéqué la victoire.
Une réparation "bricolage" a finalement pu être réalisé et "on a renvoyé un spi pour descendre le Cap Corse à fond, et là c'était un grand moment de plaisir, avec au passage un record de vitesse du bateau à 24,76 nœuds pour 25 nœuds de vent!"
"On a eu aussi d'autres petits problèmes techniques, mais ça fait partie d'une course", conclu Matthieu Foulquier Gazagnes.
La suite se résume à un parcours sans faute d'Alizée avec une bonne gestion de deux passages à niveau sans vent, la baie de Calvi et le Golfe d'Ajaccio, qui auront fait perdre 5 heures au bateau. De quoi motiver son skipper pour une prochaine participation. Le record du bateau sur le Tour de Corse est de 32 heures.
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