Les magistrats ont confirmé cette semaine l'annulation de la révision du Plan Local d'Urbanisme. L'adjoint chargé de l'urbanisme, Patrick Tafani, ne comprend pas car l'enjeu était de réduire les zones constructibles tout en réglant la question de bâtiment à l'abandon depuis des années.
Cavallo c’est 100 hectares, 90 appartements et 75 villas lovées dans les rochers – achetées pour certaines à plus de 10 millions d’euros.
Ce sont aussi des ruines : maisons plastiquées et/ou à peine commencées et arrêtées, à défaut de permis.
L’ancien PLU en vigueur, plus permissif
C’est pour traiter la vingtaine de ces ruines, en construction, que la mairie de Bonifacio avançait depuis 2013 la nécessité d’une règle particulière.
Mais la décision du Conseil d’Etat l’interdit désormais et renvoie Cavallo à un Plan local d’urbanisme (PLU) plus ancien. Mais d’après Patrick Tafani, ce dernier est aussi plus permissif.
Nous avions, sur un PLU, 50 hectares constructibles avec du droit à bâtir important. Là [avec le PLU proposé en 2013] on tombait avec 23 hectares, sur lesquels on ne pouvait pas rajouter un mètre carré supplémentaire en dehors des ruines et des maisons existantes.
Ce sont deux sociétés civiles immobilières à Cavallo qui ont porté cette bataille contre la mairie. Elles voulaient plus de constructibilité sur l’île.
Un site classé
Pour d’autres raisons, l’association Bonifacienne Comprendre et Défendre l'Environnement (ABCDE) salue la décision du Conseil d’Etat. Pour elle, la mairie doit revoir sa copie.
La commune « devrait forcément adopter un nouveau PLU qui tienne compte de la loi et notamment de la loi littoral, et qui ne permette pas une organisation démesurée d’un site sur lequel s’exerce de très nombreuses protections », explique Vincente Cucchi, présidente d'ABCDE.
Le site est en effet situé en zone Natura 2000.
Intervenants : Patrick Tafani, L'adjoint chargé de l'urbanisme / Vincente Cucchi, présidente de l'association ABCDE
Reportage : Florence Antomarchi / Stéphane Lapera