"La dissolution de l'Assemblée nationale aura des répercussions sur le processus d'autonomie de la Corse"

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Maire de Bonifacio, Jean-Charles Orsucci est candidat sur la liste de Valérie Hayer (Besoin d'Europe).
Jean-Charles Orsucci sur les conséquences possibles de la dissolution sur le processus d'autonomie. ©France Télévisions

Jean-Charles Orsucci était sur la liste de la majorité présidentielle, et a appris hier soir, comme le reste du pays, la dissolution prochaine de l'Assemblée nationale, en raison de la sévère défaite de Valérie Hayer et du score spectaculaire du RN. Réaction.

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Jean-Charles Orsucci était en 22e position sur la liste de Valérie Hayer. Hier soir, en Corse, il était donc en première ligne face à la déroute de la majorité gouvernementale face au Rassemblement National. Au niveau national (14,6 % pour Renaissance, 31,36 % pour le RN), mais également sur l'île, où l'écart entre les deux est plus important encore. 

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À quelques minutes du dépouillement, le maire de Bonifacio se refusait à commenter les résultats régionaux, qu'il n'avait pas encore pu étudier, mais qui ne laissaient guère de doute sur le peu d'engouement insulaire suscité par la liste Hayer.

Seuls deux élus de premier plan, Jean-Christophe Angelini et Laurent Marcangeli avaient témoigné de leur soutien à Jean-Charles Orsucci. 

Si, à Porto-Vecchio, le score de Valérie Hayer (23,54 %) a été supérieur à celui de Nathalie Loiseau (15,89 %) en 2019, à Ajaccio, en revanche, la prise de position de Laurent Marcangeli n'a pas vraiment eu l'effet escompté, bien au contraire.

La liste de la majorité présidentielle est passée, en cinq ans, de 14,82 % à 10,96 %.

Reste une satisfaction pour Jean-Charles Orsucci : le score réalisé par Valérie Hayer sur sa commune, Bonifacio (42,29 % contre 30,15 % pour Jordan Bardella).

"Les Bonifaciens ont vis-à-vis de l'équipe municipale que je dirige un avis plutôt positif. Le fait que je sois personnellement engagé sur la liste de Valérie Hayer les a amenés à me soutenir, il faut le reconnaître. Tout au long de la journée, j'ai vu bon nombre de gens dire qu'ils allaient voter pour cette liste parce que j'y étais présent".

Néanmoins, c'est une vraie défaite, sur le plan national...
Aujourd'hui on assiste à une victoire incontestable du RN, et je suis inquiet pour mon pays, et pour l'Europe. Quand on est, comme moi, convaincu depuis son plus jeune âge qu'il faut combattre les idées d'extrême droite, on ne peut qu'être très déçu. L'extrême droite a remporté une large victoire partout. Et son objectif, c'est de détruire l'Europe pour revenir aux Etats-Nations. Ma conviction profonde, c'est que les Etats-Nations, c'est la guerre, et je me bats pour qu'on laisse à nos enfants un espace de paix. 

Redonner la parole au peuple est logique en démocratie

Cette défaite vous fait-elle repenser votre soutien à la majorité présidentielle, qui vient de subir un désaveu dans les urnes ?
Dans la vie, on choisit de s'engager par conviction et loyauté. J'ai toujours été un social-démocrate, et je considère encore aujourd'hui que le camp auquel dont je fais partie appartient à ce socle idéologique. Ce n’est pas quand ça va mal qu'on s'en va. Je resterai social-démocrate jusqu'à la fin de mes jours, en mémoire de mon grand-oncle assassiné par les nazis. C'est ainsi que je conçois la vie politique.

Vous comprenez la décision d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée nationale ?
C'était la bonne décision à prendre. On ne peut pas rester inactifs, alors que les Français ont choisi de mettre le RN plus de 30 %. Une lecture nationale s'impose. Avant de s'exprimer sur les enjeux européens, ils se sont exprimés sur la question nationale, et redonner la parole au peuple est logique en démocratie. Mais les conséquences politiques, il est encore trop tôt pour les deviner.

Pour la Corse, il y en aura, en tout cas, indubitablement...
Il y a des gens d’un côté, à l’échelon territorial, qui sont favorables à une autonomie de la Corse. Il y a de l’autre côté, un RN qui est totalement opposé à ce processus, et y voit un démantèlement de la république. Cela semble être des positions diamétralement opposées. Alors on est tous en droit de se poser des questions sur la suite du processus d'autonomie.

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