Certains maires de Corse-du-Sud n'ont pas apprécié, ni sur le fond, ni sur la forme, le mail envoyé par Joselyne Mattei-Fazi.Le 21 juillet, la présidente de l’association des maires leur a soumis un projet de pétition en ligne relative à la problématique des déchets.
Les maires des communes de Bocognano, Carbuccia, Eccica, Suarella, Ambiegna, Granace, Cristinacce, Arro, Argiusta, Orto, Osani et de Cuttoli Corticchiato lui ont répondu dans une lettre ouverte.
Sur la forme tout d'abord, ils écrivent qu'ils ne peuvent pas répondre rapidement à la demande de Joselyne Mattei-Fazi. La présidente de l’association des maires les avaient en effet pressé de donner leur réponse. Les 12 maires rappellent que "les décisions d’un maire, conformément à ce qu’exige la démocratie, sont prises après consultation de son conseil municipal. C’est en tous cas de cette manière-là que nous envisageons notre fonction d’élu et c’est ainsi que nous entendons l’exercer."
Un incinérateur a besoin, pour fonctionner, d’une grande quantité de déchets...
En ce qui concerne l'incinérateur, les signataires de la lettre ouverte rappellent leur refus de cette solution, notamment "pour des raisons économiques et financières". D'après eux, 80% des déchets ménagers sont recyclables, "de plus, un incinérateur ayant besoin, pour fonctionner, d’une grande quantité de déchets, il nous faudrait les centraliser et donc les transporter à travers toute l’île". Un transport qui risque de coûter cher puisqu'il serait de 150 € la tonne.
Pour ces maires de Corse-du-Sud, l'incinérateur pose un autre problème : "30 % de ce qui entre dans un incinérateur ressort sous forme de scories (les mâchefers, qu’il faut enfouir) de cendres, et de résidus d’épuration des fumées, qui doivent être stockés dans des centres de classe 1, qui n’existent pas en Corse. Cela a un coût colossal."
Le coût de construction serait, d'après eux, de 100 millions d'euros. Quant aux travaux, ils pourraient durer entre 4 et 5 ans. Et de conclure : "Il est donc évident que cela ne constitue pas une réponse à l’urgence et à la situation de crise !"