Cinq personnes ont été entendues mardi à Ajaccio par la police judiciaire, dont l’ancien président du conseil exécutif Paul Giacobbi, l’ex directeur général des services Thierry-Gamba Martini et Paul-Marie Bartoli, anciennement président de l’OTC.
Les déboires judiciaires de l’ancienne majorité territoriale de Corse ne sont visiblement pas terminés. Mardi, Paul Giacobbi, Thierry Gamba-Martini et Paul Marie Bartoli ainsi que deux autres personnes ont été placés en garde à vue au commissariat d’Ajaccio. L’ancien président du conseil exécutif de Corse, l’ex directeur général des services et l’ancien président de l’office des transports sont ressortis libres le soir même, sans qu’aucune charge ne soit à ce stade retenue à leur encontre.
Aucune charge retenue à leur encontre
Les gardés à vue ont été interrogés dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet d’Ajaccio et visant d’hypothétiques détournements de fonds publics relatifs à l’affrètement d’un navire.
Au cœur des investigations, le Pelican, un bateau affrété entre novembre 2014 et mars 2015 par l’Office des transports de la Corse (OTC) et armé par la Méridionale. Objectif affiché à l’époque : assurer coûte que coûte la continuité territoriale et éviter une paralysie du trafic en cas de grève à la SNCM.
Le navire n’avait finalement jamais quitté son quai, coûtant tout de même une somme rondelette à la Collectivité -estimée à 1,8 million d'euros par la Chambre régionale des comptes.
La procédure d’affrètement sans appel d’offres est-elle illégale ? C’est ce que semble penser la Chambre régionale des comptes qui a effectué un signalement aux autorités judiciaires au printemps 2017. Les faits relèvent-ils de l’infraction pénale ? L’enquête de police judiciaire devra le déterminer.
Les anciens responsables de la Collectivité ont, pour leur part, déjà commencé à préparer leur défense. Si le conseil de Thierry Gamba-Martini n’a pas souhaité faire de commentaires à ce stade, celui de Paul Giacobbi estime que son client n’est pas responsable, puisque « ces faits relèvent de la seule compétence de l’OTC et non de la CTC et de son président ».
Pour Paul-Marie Bartoli, ancien président de l’Office des transports de la Corse « l’enquête se base sur un rapport de la CRC qui veut faire une affaire où il n’y en a pas. Le Pélican a été affrété dans le cadre légal des obligations de service public. »
Selon une source judiciaire, « l’enquête n’est pas terminée et les cinq personnes entendues en garde à vue pourraient être reconvoquées très prochainement ».