La Fédération régionale de Corse a publié un communiqué contre les « chassards » qui publient sur les réseaux sociaux des tableaux de chasse exorbitants, loin de l’éthique des « vrais chasseurs ».
Surenchère
Parmi les images qu’on trouve sur les réseaux sociaux, celle de 36 sangliers abattus en une seule battue en Corse-du-Sud. Parmi eux, plusieurs laies pleines. Dans une vidéo, un chasseur filme avec complaisance ce sanglier en train d'agoniser. Sur une autre image, une quinzaine dépouilles de sangliers sont présentées comme une battue pour « rigoler ».« Tous les jours, sur les réseaux sociaux apparaissent des photos accompagnées de commentaires provocateurs relatant des "tableaux" de chasse exorbitants aussi bien de sangliers, de pigeons et de bécasses... d'ailleurs souvent braconnés pour être revendus » , dénonce la Fédération régionale des chasseurs de Corse dans un communiqué.
Pas illégal
Même si ces battues massives ne sont pas illégales, elles heurtent l'éthique de ces chasseurs expérimentés : « L’éthique de la chasse c’est chasser avec passion mais chasser mais chasser avec raison. Et ce n’est pas raisonnable de faire de tels massacres en une seule battue », explique Jean-Olivier Sauli, chasseur de 84 ans.Pour les chasseurs, ces images donnent une fausse idée de la discipline : « Quelle image veut-on donner de notre activité ? Les anti-chasse se frottent les mains tous les jours car nous leur donnons ainsi des arguments pour nous combattre.
Alors que les fédérations ont mis en place une véritable politique de gestion basée sur les PMA, des aménagements cynégétiques, du repeuplement, du suivi des populations au niveau sanitaire, certains viandards ternissent le blason de la chasse en publiant des massacres pour satisfaire leur égo démesuré; lésant ainsi "les vrais chasseurs », précise la fédération.
"Un miroir déformant"
Selon le communiqué, les réseaux sociaux agissent comme « un miroir déformant ». Mais le problème, soulève Paul Ettori, Président de la fédération départementale de Corse-du-Sud, c’est que « partant d’une petite minorité, ce phénomène a tendance à grossir dans la mesure où les jeunes chasseurs inexpérimentés n’ont que ces images sous les yeux et pensent en toute sincérité que la chasse c’est ça. »En réalité, sur les 18.000 chasseurs insulaires, quelques centaines bafoueraient les principes éthiques de la discipline.