François Scarbonchi, enfant de Cuttoli et héros de guerre, est mort

Il avait combattu en France, en Allemagne, en Indochine, en Algérie et au Maroc, et reçu les plus grandes distinctions militaires. François scarbonchi, l'un des derniers vétérans corses de la Deuxième Guerre Mondiale, est mort ce week-end à l'âge de 99 ans.

"27 de mes compatriotes sont tombés au champ d'honneur. C'est beaucoup pour un petit village comme le nôtre. Et c'est en leur mémoire que je suis présent, année après année, malgré mon âge et mes fatigues..." L'ancien capitaine des troupes de marines, qui avait été de toutes les batailles, restait fidèle au poste lors des célébrations du 8 mai, à Ajaccio. Il était l'un des ultimes représentants de ceux qui n'étaient plus, morts les armes à la main, ou victimes du temps qui passe.

François Scarbonchi avait reçu trois fois la Croix de Guerre. Il ne comptait plus les citations les plus prestigieuses, et les médailles qu'il arborait sur son costume. La Médaille militaire, en "récompense d'exploits extraordinaires", selon la Grande Chancellerie, ou encore la Légion d'honneur, dont il sera fait commandeur...

Mais celui qui allait sur ses cent ans restait avant tout l'enfant de Cuttoli qui, à 17 ans à peine, en juin 1940, avait répondu à l'appel du Général de Gaulle. 

De Monte Cassino à l'Indochine

Alors que la guerre faisait rage, le jeune homme quitta l'île pour fuir les troupes italiennes, après avoir, accompagné de quelques autres lycéens, renouvelé le serment de Bastia devant le Monument aux morts d'Ajaccio. Et partit s'engager dans l'armée d'Afrique, au 3e régiment de tirailleurs marocains. Le début d'une vie en grande partie consacrée à la défense de la patrie, comme il le rappelait parfois. "Pour que la France redevienne une nation libre, et respectée dans le monde entier". 

Il sera de certaines des plus grandes batailles de la Deuxième Guerre Mondiale, à Cassino, lors du débarquement en Provence, à Garigliano, dans les Vosges, et en Alsace, jusqu'à l'Allemagne, qui jette alors ses dernières forces dans la bataille. Et puis ce sera l'Indochine, le Maroc et l'Algérie. Avant de revenir en Corse, fort d'une prestigieuse carrière militaire. 

François Scarbonchi est mort à l'âge de 99 ans.