Le feuilleton continue entre l'ACA et la Ligue Française de football. Christian Leca, le président du club ajaccien, a démissionné de ses fonctions officielles au sein de la ligue et à la présidence du collège de Ligue 2. Avant, peut-être, qu'on l'y contraigne.
C'est ce qu'on appelle prendre les devants.
Vendredi 28 janvier, à notre micro, Christian Leca l'assurait " s'ils le désirent, je mettrai fin à mes fonctions au sein du conseil d'administration de la ligue. Et même en tant que président du collège de Ligue 2".
Finalement, comme il nous l'a confirmé cet après-midi par téléphone, le président de l'ACA n'a pas attendu qu'on l'y contraigne. "J'en ai discuté avec mon avocat et il nous a semblé plus judicieux que je démissionne. Je voulais partir la tête haute". Quoi qu'il en soit, la décision semblait inéluctable. C'était l'une des conséquences prévisibles du communiqué de presse publié le 14 janvier dernier par le club ajaccien, qui a mis le feu aux poudres. En des termes très durs, les dirigeants y dénonçaient le manque d'objectivité supposé de la commission de discipline de la LFP.
Ces déclarations sont indignes de vos fonctions.
Arnaud Rouger, président de la LFP
La réaction de Paris avait été immédiate. Arnaud Rouger, le président de la LFP avait écrit, dans un courrier adressé à Christian Leca : "par cette publication, vous vous permettez donc de remettre en cause publiquement la légitimité des décisions de la LFP au sein de laquelle vous siégez pourtant en tant que membre du conseil d'administration et pour laquelle vous assurez de plus la présidence du collège de Ligue 2. Ces déclarations sont indignes de vos fonctions".
Le message était clair, et le président de l'ACA semble l'avoir entendu, en démissionnant du conseil d'administration de la Ligue, mais également de la présidence du collège de Ligue 2. Même s'il assurait à notre micro, vendredi dernier, que plusieurs de ses homologues lui avaient témoigné leur soutien.
Le précédent OM/LFP
Ces démissions ne signifient pas pour autant que Christian Leca revient sur ses propos. "Parfois, la colère est mauvaise conseillère, je le reconnais. Et j'aurais du utiliser le terme de "corsophobie", et pas de "xénophobie. Mais sur le reste, je n'ai pas changé d'avis". Le président de l'ACA maintient en effet que la commission de discipline n'est pas impartiale. Selon lui, les clubs corses ne sont pas jugés à la même enseigne que les autres.
Christian Leca en veut pour preuve la récente passe d'armes entre Jacques Cardoze, le directeur de la communication de l'OM, et la même commission de discipline.
Jacques Cardoze, très irrité par le déroulement d'une commission de discipline, a débarqué à la Ligue, et plutôt que par communiqué de presse, comme l'ACA, a fait connaître sa manière de penser à travers une conférence de presse improvisée. Et les termes employés n'étaient pas beaucoup plus amènes : "Commission illégitime", "parodie de justice", "honte pour le football français", "décision humiliante et dangereuse", "intolérable"...
Sébastien Deneux, le président de la commission de discipline de la LFP, a répondu par une autre conférence de presse, durant laquelle il se dit "assez surpris et sidéré, pour ne pas dire autre chose, de ce genre de comportement". Le Conseil de l'Ethique, de son côté, a condamné les propos de jacques Cardoze.
Tourbillon médiatique
Les conséquences du coup de sang de Christian Leca sont tout autres. En plus des deux démissions, qui semblaient inéluctables, le président de l'ACA va être jugé par la commission de discipline de la FFF. Et les membres de la commission, qui se disent choqués, pourraient porter plainte dans les prochains jours.
"U troppiu stroppia" conclut Christian Leca, qui se dit usé du tourbillon médiatique dans lequel il est pris depuis quelques jours.
Et il devra en répondre devant la commission de discipline de la FFF. Qui pourrait le sanctionner sévèrement. Pas sûr que les démissions de cette semaine suffisent à les amadouer...