Plusieurs dizaines de personnes ont pris part à une manifestion "pour les droits et libertés" organisée par le collectif Réaction-19 sur la place Diamant à Ajaccio, ce samedi 5 juin. L'association est à l'origine de plusieurs plaintes pénales contre le port du masque ou les vaccins.
"Vous le portez encore, vous ? Sortez un peu de cette République de moutons !" Lunettes de soleil sur le nez et tract à la main, Daniel interpelle les passants masqués qu'il voit passer le long de la place Diamant, à Ajaccio. Lui-même ne porte rien pour se couvrir le visage : depuis le début de la pandémie de Covid-19, il milite ardemment contre le port du masque, qu'il considère comme dangereux pour la santé.
Comme plusieurs dizaines d'autres personnes, le quinquagénaire a pris part à la manifestation "pour les droits et les libertés", organisée au kiosque de la place, ce samedi 5 juin. Une mobilisation tenue à l'appel du collectif "Réaction 19", fondé en avril 2020 par l'avocat italien Carlo Brusa.
70.000 adhérents revendiqués en France
But annoncé de l'association : mettre en oeuvre "tous les moyens juridiques et judiciaires dans toutes les actions individuelles et collectives, ayant un lien avec les mesures législatives, décrétales et réglementaires, prises par les autorités françaises, de l’Union européenne et du monde, pour lutter contre la “pandémie” de Covid-19". Elle rassemblerait, selon son créateur, 70.000 adhérents dans toute la France - à raison de 10 euros la cotisation -, dont 200 personnes à Ajaccio et 500 à Bastia.
"Au début, c'était un petit club que nous avions monté entre juristes, car nous étions choqués du traitement de la crise du Covid-19, détaille Carlo Brusa. Pour l'avocat, devenu star des "anti-masques" et "anti-vaccins", les confinements successifs "ont totalement bouleversé la société".
Nous vivons un véritable coup d'Etat d'Emmanuel Macron, qui prend le pouvoir sans autorisation constitutionnelle afin d'imposer ses mesures.
"Nous vivons un véritable coup d'Etat d'Emmanuel Macron, qui prend le pouvoir sans autorisation constitutionnelle afin d'imposer ses mesures. C'est une bataille pour le droit. Toutes les mesures qui ont été mises en place font que nous ne sommes plus aujourd'hui en Etat de droit. Cela se traduit au niveau de la liberté d'expression, notamment. Et lorsque l'on dit ce qui va à l'encontre du gouvernement, nous sommes tout de suite taxés de complotisme", regrette-t-il.
"Le droit de vivre avec le virus"
Au sein de la foule, des hommes et des femmes de tous âges et de tous métiers, tous non-masqués, venus revendiquer "le droit de vivre avec ce virus".
"Un virus, ça fait partie de la vie, il y en a plein, tout le temps, tranche Emilien, membre de l'association Réaction 19. On est face à une psychose démesurée. Et cela peut se vérifier dans les données officielles du nombre de morts : ce n'est pas la catastrophe qu'on nous annonce, et en aucun cas cela ne justifie toutes les mesures liberticides qui sont prises depuis plus d'un an."
Selon nous, il ne s'agit pas d'une pandémie, mais d'une plandémie.
Le discours est plus radical encore chez Patrick, également adhérent au collectif : "Selon nous, il ne s'agit pas d'une pandémie, mais d'une plandémie. Nous pensons que tout a été organisé pour pouvoir mettre en place une dictature. Avec toutes les mesures qu'ils nous ont imposées, ils ont voulu bloquer la société suite à la crise des gilets jaunes. Ils ont eu peur."
Avec l'objectif, toujours selon le militant, "de maîtriser la population et de recanaliser la puissance sociale que [le gouvernement a perdu], notamment à cause des réseaux sociaux qu'il ne peut pas contrôler et où tout le monde peut dire ce qu'il veut. Nous considérons que le virus n'est pas "naturel", et que c'est un coup monté."
Preuve en est, affirme Patrick, les démonstrations de "beaucoup de scientifiques, comme le professeur Raoult".
Les gens nous prennent peut-être pour des fous maintenant, mais l'histoire nous donnera raison.
Les membres du collectif Réaction 19 entendent désormais "poursuivre le combat". "Les gens nous prennent peut-être pour des fous maintenant, mais l'histoire nous donnera raison", prophétise en conclusion Sonia, adhérente au collectif, et bien décidée à ne plus se laisser "dicter la marche à suivre".
Au dernier point de situation de l'Agence régionale de santé daté du 4 juin, on recense, depuis le début de la pandémie, 231 décès liés au Covid-19 en Corse.