Corse - La manifestation de l'exécutif divise la classe politique

La manifestation "populaire et pacifique", voulue par les présidents de la collectivité de Corse pour dénoncer l'attitude du gouvernement, divise la classe politique insulaire.

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La majorité nationaliste a annoncé l'organisation de cette manifestation le 3 février à Ajaccio, trois jours avant la visite dans l'île d'Emmanuel Macron, en réaction à l'attitude de l'Etat vis-à-vis de leurs revendications exposées à Paris depuis lundi.

Si la famille nationaliste soutient l'initiative, l'idée est diversement appréciée par le reste de la classe politique insulaire. L'appel des nationalistes est d'abord dirigé vers les 67.000 Corses qui les ont soutenus lors des dernières élections. 

Reste les autres et la majorité qui voulait convaincre au-delà de ses rangs n'a pas trouvé d'écho sur les bancs de l'assemblée de Corse. Pour Marie-Helène Padovani, conseillère territoriale LREM, cette manifestation est "prématurée".

Même son de cloche pour Valérie Bozzi (LR) ou Jean-Martin Mondoloni, président du groupe de la droite régionaliste, pour qui il fallait attendre la venue d'Emmanuel Macron.

"Chacun à ce moment-là sera à même de juger les voies et moyens qui doivent être mis en œuvre pour soit, comme la majorité actuelle le souhaite, engager un bras de fer, soit comme nous sommes quelques-uns à le privilégier, continuer un dialogue fertile et serein".

Sur Twitter, le maire LREM de Bonifacio Jean-Charles Orsucci a indiqué ne pas vouloir participer à cette manifestation et vouloir attendre "avec sérénité la venue du Président de la République". 


Macron le 6 février sur l'île​

Les élus nationalistes ne veulent pas lâcher sur leurs "points fondamentaux" historiquement rejetés à Paris: coofficialité de la langue corse avec le français, statut de résident corse permettant de protéger les insulaires de la spéculation immobilière, amnistie des prisonniers
dits "politiques" ou du moins "rapprochement" dans les prisons en Corse, reconnaissance de la Corse voire du "peuple corse" dans la Constitution, statut d'autonomie "de plein droit" de l'île...

"Le président de la République peut être l'homme d'Etat qui dessine le cadre qui permettra véritablement d'engager la Corse et la République sur un chemin qui reste commun, mais qui soit celui de la reconnaissance de ce peuple", a plaidé Gilles Simeoni mercredi.

Le déplacement du chef de l'Etat, prévu le 6 février à l'occasion du 20e anniversaire de l'assassinat du préfet Erignac, pourrait se poursuivre le 7 février avec une "séquence politique", selon des sources concordantes.


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