Le président de l’exécutif Gilles Simeoni a demandé jeudi à l’Assemblée de Corse l’autorisation de passer un marché public pour la location d’un hélicoptère afin d’assurer les déplacements des élus de l'exécutif, une demande jugée "bling bling" par l'opposition.
Si le compte administratif de l’Assemblée de Corse pour l'exercice 2016-2017 est passé sans douleur, adopté par 30 élus sans vraiment de contestations de la part de l'opposition, la levée de boucliers a été en revanche beaucoup plus franche sur cette "demande aérienne" de l’exécutif.
"Il ne s’agit pas d’ériger l’hélicoptère en mode de déplacement du conseil exécutif, du président de l’Assemblée de Corse ou des élus", s'est défendu Gilles Simeoni, s'adressant jeudi aux élus de l'Assemblée réunis en session extraordinaire.
Le président de l’exécutif souhaitait obtenir leurs votes pour passer un marché public afin de louer un hélicoptère pour certains déplacements. Un marché estimé selon les besoins, entre 0 et 120.000 euros.
"Une impression de prestige un peu bling bling !"
Selon l'exécutif, le transport des élus devrait se chiffrer à 420.000 euros - hélicopère compris - pour le prochain exercice. Un montant finalement identique aux années précédentes alors qu'ils ne voyageaient que sur des lignes régulières. Mais pour l'opposition, l'hélicoptère véhicule aussi une mauvaise image.
"C’est vrai que cela peut donner une impression de prestige un peu bling bling, un peu inutile, j’ai envie de dire presque indécent", a commenté conseillère territoriale Delphine Orsoni (non inscrite).
"Il y aura forcément quand on utilise ce genre de moyen de locomotion, on va nous ramener la nécessité d’avoir ces moyens ailleurs, à la disposition de tous", a renchéri Josette Risterucci, du groupe "Elus communistes et citoyens".
"Fantaisie" encore pour le groupe de droite qui a voté contre le rapport. Les autres élus de l'opposition s’abstenant, le document a finalement été adopté dans la douleur.
"Je n’aime pas la démagogie. Je pense que nous avons démontré que nous faisons des économies partout où elles sont possibles, que nous sommes guidés en permanence par l’intérêt de la Corse et que dans ce choix là aussi nous faisons le meilleur choix à la fois en terme d’économie financière et en terme d’efficacité politique", a conclu Gilles Simeoni.
Deux sociétés se partagent le marché du transport aérien en hélicoptère en Corse.