Il faut sauver le GFCA : dirigeants, éducateurs et supporters se sont retrouvés, mercredi 11 janvier, au stade Ange-Casanova, pour une réunion publique. Objectif : clarifier la situation du club, placé en redressement judiciaire, et évoquer le plan de sauvegarde que l'association entend présenter la semaine prochaine au tribunal d'Ajaccio. Entretien avec Anthony Alessandri, éducateur du club.
C'est l'avenir de l'association, et dans la lignée, du club de football, qui est en jeu. Une réunion de soutien au GFCA, criblé de dettes et sous le coup d'un redressement judiciaire, s'est tenue avant-hier, mercredi 11 janvier, à Mezzavia.
Un rendez-vous pour lequel autour de 300 personnes se sont déplacées, et qui a été l'occasion pour les dirigeants de l'association GFCA - en charge des équipes de jeunes et des 340 licenciés, quand la SAS gère notamment l'équipe première - de "clarifier la situation". D'exposer, aussi, les réflexions déjà établies pour un plan de sauvegarde et de continuation des activités.
Anthony Alessandri, éducateur U10 - U11 au GFCA, revient pour France 3 Corse ViaStella sur cette réunion.
Le 20 décembre dernier, le club a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d'Ajaccio. Les comptes sont bloqués, les salaires ne sont plus versés aux employés, et en parallèle, une seconde enquête financière instruite par la Jirs de Marseille est en cours... Dans quel état d'esprit se portent aujourd'hui les membres de l'association ?
Anthony Alessandri : Aujourd'hui, nous prenons acte de la situation dans laquelle se trouve le club. Nous sommes au bord du précipice, mais nous tenons bon. Nous sommes animés par le désir de faire en sorte que le Gazélec perdure, que tout cela continue. Nous sommes tous dans ce même bateau, et nous faisons tous en sorte de le sauver.
Nos principales préoccupations sont pour l'heure la remise en marche de l'association, qui ne fonctionne plus depuis maintenant plus de deux mois.
Viendra avec la procédure de redressement de l'association le temps des écrits, le temps des découvertes de tout ce qui pourrait être en déficit.
Quelles sont aujourd'hui les prochaines étapes pour l'association ?
Anthony Alessandri : Nous avons pris contact avec un avocat, Me Stéphane Nesa, qui va accompagner le club dans ses démarches et dans sa restructuration. Nous avons rendez-vous à ses côtés le 17 janvier au tribunal d'Ajaccio. Là-bas, nous serons invités à expliquer notre démarche, le plan de continuation que nous entendons mettre en place, pour pouvoir notamment remettre en place un président, un bureau, un conseil d'administration, afin de retourner au fonctionnement classique de toute association.
Nous allons également déposer une requête auprès du tribunal en vue d'avoir un mandataire ad hoc, qui sera chargé de convoquer une assemblée générale exceptionnelle des adhérents, en vue d'élire un nouveau bureau provisoire, auquel il incombera d'administrer le club jusqu'à la fin de saison.
Sur ce point, la SAS (société par actions simplifiées) - qui s'occupe de la N3 - attend une réponse du tribunal de commerce le 23 janvier. En fonction de cela, s'il y a liquidation, nous serons contraints de libérer les contrats de l'ensemble des joueurs.
Vous êtes inquiets ?
Anthony Alessandri : Oui, forcément, nous le sommes tous. Si il y a liquidation, alors cela engendrerait des conséquences dramatiques pour nos jeunes joueurs, et plus généralement pour l'histoire du club, son palmarès, tout ce que nous avons pu accomplir...
Nous ne savons pas quel serait l'avenir de l'équipe. La fédération ne nous a pas encore répondu officiellement pour savoir si nous pourrions dans ce cas garder, malgré la liquidation de la SAS, l'équipe sur une base amateure et jeune. Mais on va tout faire pour terminer, déjà, le championnat en cours, pour jouer le maintien.
Pour nous, il est hors de question de laisser le GFCA sombrer sans nous battre. Et les joueurs ont répondu présent du début de la saison à maintenant comme si rien ne s'était passé. Ils sont à l'entraînement, ils tiennent bon, et ceux qui sont partis, on les a poussé à le faire pour ne pas les bloquer et les entraîner dans une possible chute. Mais pas un joueur, pas une personne n'a quitté le navire, nous sommes solidaires.
Vous avez reçu un large soutien de vos supporters, avec notamment la mise en place d'une cagnotte en ligne...
Anthony Alessandri : Oui, c'est formidable. Nous tenons vraiment à remercier les associations partenaires, les socios du GFCA, l'amicale des anciens joueurs du GFCA, et les parents, qui ont lancé une cagnotte Litchi pour nous épauler. Toutes ces actions ont permis et permettent la continuité du fonctionnement de l'association depuis deux mois, le paiement de nos factures et la subvention des besoins des enfants au quotidien notamment... Ces démarches, il faut les saluer. Sans elles, l'association aurait sûrement un passif plus important.
Nous ne comptons pas les oublier, et en juin, au moment de la saison prochaine, nous souhaitons convoquer une nouvelle assemblée générale, pour que les représentants de ces forces vives intègrent le bureau directeur du club.
Je remercie aussi les partenaires institutionnels qui sont à nos côtés, la mairie, la Collectivité de Corse, la CCAS, qui par son partenariat historique renouvelle sa confiance, mais aussi la Ligue corse de football, qui viendra la semaine prochaine à notre rencontre. Toutes ces mains tendues, on se doit d'y répondre, et on se doit d'être en capacité de leur présenter correctement notre projet.
Que représente pour vous le GFCA ?
Le Gazélec Football Club Aiacciu, c'est une histoire, ce sont des valeurs véhiculées depuis maintenant près de 60 ans : la solidarité, la valeur, l'entraide. Ce sont elles qui nous permis d'accéder au plus haut niveau, jusqu'à la Ligue 1, et ce sont elles qui permettront de nous sauver.