Les actionnaires corses du groupe Corse-Presse, maison mère de Corse-Matin, ont révélé une situation économique préoccupante aux salariés du journal. Agitant même le « spectre de la cessation de paiement et du PSE [plan de sauvegarde de l’emploi] », a révélé un document syndical interne.
L’actionnaire corse du quotidien Corse-Matin l’a annoncé vendredi à ses salariés : le déficit du groupe s’élevait à 1,9 millions d'euros fin 2018 et pourrait aller jusqu’à 2,6 millions à la fin 2019. C’est ce que révèle un communiqué interne signé par une intersyndicale CGT, SNJ, STC qui est parvenu à notre rédaction. Il fait suite au dernier comité social de l’entreprise. Les syndicats n’ont pas souhaité le commenter.
Chute des ventes
De 40.000 exemplaires en 2014, le tirage de Corse-Matin est tombé à 27.000 aujourd’hui. Comme de nombreux journaux de presse quotidienne régionale et nationale, le titre doit à tout prix trouver le moyen d’enrayer la chute des ventes.Pour le PDG, Antony Perrino, la publicité a « rempli ses objectifs » et la distribution de journaux est en « pleine mutation pour rationaliser » son action. Les économies devront donc être effectuées, selon la direction, sur la masse salariale.
Un plan de redressement est en cours mais pour la direction il ne s’agit pas d’un plan social : « Il y a des gens qui ont manifesté leur souhait de quitter l’entreprise compte tenu de leur âge et de la carrière qu’ils ont fait dans le journal. Nous allons discuter avec ces gens-là pour éventuellement voir dans quelle mesure on peut faire des ruptures conventionnelles pour réduire notre effectif », a expliqué par téléphone à France 3 Corse ViaStella Antony Perrino, directeur Général de Corse Presse.
Antony Perrino a par ailleurs annoncé qu’il quittait le poste de PDG et gardait celui de « direction générale ». Jean-Christophe Serfati, PDG de La Provence, ami de Bernard Tapie, reprend le poste. Faut-il y voir un désengagement des actionnaires corses ? Le fameux consortium d’entrepreneurs, patrons de la Corsica Linea, arrivé il y a tout juste un an au capital du journal avec 35 % des parts.
« Nous gardons la direction générale donc ce n’est pas un désaveu, ce n’est pas une marche arrière c’est juste que d’un point de vue capitalistique, étant majoritaires, il est normal qu’ils soient dans l’organe directeur », précise Antony Perrino.
"Pas un désaveu"
Le consortium avait prévu d’augmenter ses parts à 65% du capital cette année. Il le fera mais à hauteur de 49% seulement. 10 salariés auraient fait part de leur volonté de partir. Il en faudrait trois fois plus, pour réussir le redressement.Les lecteurs seront consultés pour aider le titre à trouver une solution contre la chute des ventes.