Des tensions se sont faites jour entre les unions de Haute-Corse et de Corse du Sud de la CGT, après les propos "anti-corses" imputés au directeur du centre régional des finances publiques. La CGT de Haute-Corse dénonce une récupération politique.
Yann Poujol de Molliens, le directeur régional des Finances publiques de Corse (DRFIP) a été accusé vendredi par Jean-Guy Talamoni, sur la foi des témoignages recueillis par les syndicats FO et CGT, d'avoir tenu des propos stigmatisants sur les Corses.
Le président de l'Aseemblée de Corse affirme que, selon la CGT et le syndicat Solidaires, le DRFIP aurait "distingué les agents corses de ceux qui ne l'étaient pas" en les présentant au secrétaire d'Etat auprès du ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
Jean-Pierre Battestini, secrétaire général de l'UD-CGT de Haute-Corse a dénoncé dans un communiqué "la récupération politicienne de M. Talamoni".
Mr Battestini considère comme de la récupération le fait de recevoir à leur demande les responsables de son propre syndicat et de donner suite. Lui en revanche, inlassablement du côté du manche, a attendu une semaine pour réagir. Consternant. #naufrage pic.twitter.com/FbhSTfQzl5
— Jean-Guy Talamoni (@JeanGuyTalamoni) March 31, 2018
Selon Jean-Pierre Battestini, aucun syndicaliste n'était présent à la rencontre entre le secrétaire d'Etat, Yann Poujol de Molliens et les agents.
"Sur le fait qu'on ne vérifie en Corse que les entreprises corses, je pense que c'est une interprétation. D'après ce qui m'a été rapporté, il a dit qu'il n'allait vérifier que les entreprises dont le siège social est en Corse, ce qui est normal", a-t-il encore expliqué.
Ces propos ne passent pas auprès de l'UD-CGT de Corse du Sud, qui se sent désavouée, d'autant qu'un tract interne du syndicat FO affirme aussi que Yann Poujol de Molliens aurait "distingué les agents corses de ceux qui ne l'étaient pas".
Contacté, le directeur régional des finances publiques n'avait pas réagi dimanche soir. A la Communication de l'organisme, on expliquait toutefois dès vendredi soir, que Yann Poujol de Molliens niait avoir tenu des propos discriminants.
De leurs côtés, la CGT et le syndicat FO Finances Publiques affirment avoir régulièrement alertés leurs confédérations de problèmes sociaux avec le DRFIP.