Un premier match officiel de l'équipe de l'association "Tous pour chacun", composée à moitié de personnes en situation de handicap et de personnes valides, face à l'Olympique Alatais doit avoir lieu, jeudi 18 novembre, à Alata en Corse du Sud. Au coeur de la semaine qui leur est dédiée, cette initiative doit promouvoir l'inclusion dans la société des personnes handicapés.
À l'occasion de la semaine européenne du handicap, l'association sportive "Tous pour chacun" doit disputer un match de football contre l'Olympique Alatais avec une forte portée symbolique, jeudi 18 novembre, au stade Barthélémy Sylvani d'Alata à 20h30. L'équipe réunissant 50% de personnes en situation de handicap et 50% de personnes valides a récemment intégré la Ligue corse de football sous le nom de "TPC Football".
Sur une dérogation demandée en amont, la formation s'est donnée le droit de participer au championnat loisir vétérans. Une première en France pour un club récent, encadré par le fondateur de l'association depuis 2018 et sélectionneur de la "Squadra corse handicap" Wandis Le Hui, qui se veut à la fois rassembleur et inclusif autour du sport.
France 3 Corse ViaStella : Cette rencontre à venir revêt un goût certainement très particulier pour vous en tant que fondateur de l'association. Dans quelle démarche s'inscrit ce premier match officiel du "TPC Football" dans une catégorie reconnue ?
C'est historique tout d'abord... C'était le projet que l'on avait car cela fait trois ans que l'on existe à travers l'association "Tous pour chacun". Notre mission phare est avant tout de sensibiliser la population au handicap. Pour sensibiliser, on met en place des stratégies et on se sert très souvent du sport pour transmettre des valeurs et gommer plus facilement les différences qui existent au quotidien entre handicapés et valides. Autour du sport, on est capable de rassembler de manière plus forte les personnes entre elles par rapport à d'autres domaines dans la société. C'est un vecteur extrêmement fort et puissant pour nous.
Dans toutes nos activités, on mélange toujours la population valide et les personnes en situation de handicap.
Wandis Le Hui
Aujourd'hui, l'association compte près de 400 adhérents ce qui fait qu'on a mis en place un club de football, mais aussi de volley avec le même principe d'inclusion 50-50. Dans toutes nos activités, on mélange toujours la population valide et les personnes en situation de handicap. C'est un moyen de mettre en relation des personnes ordinaires avec d'autres extraordinaires comme on a l'habitude de dire.
Le regard sur le monde du handicap à travers le sport est-il en train d'évoluer dans la bonne direction selon vous ?
Dans la philosophie de l'association, on part du principe que ce sont les personnes en situation de handicap les mieux placées pour en parler. Ces personnes ont aussi envie de pouvoir jouer avec d'autres gens qui ne sont pas dans leur situation. À travers ces initiatives, il n'y a que des bienfaits vis-à-vis de la population. Cela permet de pouvoir rapprocher sur ces thèmes notre jeunesse en particulier, ou des gens avec la volonté de s'investir dans le bénévolat et s'impliquer dans l'associatif avec une forme d'épanouissement.
De l'autre côté, les personnes en situation de handicap sortent également de leur isolement et se sentent pleinement acceptées dans la société avec tous les avantages que cela peut apporter sur le plan psychique et psychologique. Il y a tout une nouvelle dynamique qui se créée donc autour d'elles et grâce au sport qui commence à les intégrer de manière à part entière.
Quelles sont les conditions en ce qui concerne les personnes valides pour intégrer une équipe comme celle-ci ?
Les personnes qui veulent venir jouer avec nous ne sont pas obligées d'avoir plus de 35 ans, comme pour faire partie d'une équipe classique de vétérans. Etant donné que l'on fait jouer des individus en situation de handicap, on peut dans l'optique d'équilibrer avoir des personnes de plus de 18 ans. Pour l'instant, nous avons environ 50 à 60 licenciés au club.
Pour nous, c'est quelque chose de sérieux au niveau de la reconnaissance. Des joueurs professionnels peuvent même venir jouer avec nous comme auparavant Johan Cavalli, Yannick Cahuzac ou encore Nicolas Bonnal.
Wandis Le Hui
Pour nous, c'est quelque chose de sérieux au niveau de la reconnaissance. Des joueurs professionnels peuvent même venir jouer avec nous comme auparavant Johan Cavalli, Yannick Cahuzac ou encore Nicolas Bonnal. Le but est à terme d'avoir plusieurs équipes "Tous pour chacun" en championnat et sur l'ensemble de la Corse, de Bastia en passant par Ajaccio ou Porto Vecchio.