C'est la troisième année que la préfecture de Corse restreint l'accès à Purcaraccia à celles et ceux qui seront accompagnés de professionnels. Une décision dictée par des exigences de sécurité, mais qui irrite certains locaux.
La première année, la restriction avait été plus courte en 2021, le préfet de Corse, Franck Robine, s'était rendu dans le canyon de Purcaraccia, à Bavella et avait annoncé sa fermeture au public non accompagné par des professionnels du 12 août au 15 septembre.
L'interdiction avait été confirmée l'année suivante, mais elle courait cette fois-là du 1er juillet au 15 septembre.
L'endroit est particulièrement accidentogène. Trois personnes sont décédées en 2021 et 2022, et de nombreux accidents de "pratiquants novices et inexpérimentés" demandent des interventions fréquentes des secours.
Accès restreint
Alors cette année, pour la troisième fois, les touristes, les amoureux de la nature et les locaux, qui ont leurs habitudes, n'auront pas accès au canyon durant l'été. Un arrêt préfectoral "restreint aux seuls groupes accompagnés et encadrés par un professionnel habilité du 22 juin au 19 septembre".
La préfecture estime que "le sentier d’accès au canyon, escarpé et non balisé, est périlleux. La zone de baignade est localisée au sommet d’une cascade exiguë et glissante. Le défaut d’information sur les difficultés d’accès et sur les risques encourus rend la zone particulièrement accidentogène".
Dépossédés
"Un travail a été initié entre la sous-préfecture de Sartène, la mairie de Quenza, la communauté des communes de l’Alta-Rocca et le syndicat représentant les propriétaires des terrains privés sur lesquels est situé le parcours du canyon", rappelle le communiqué de presse, mais apparemment, ce n'est toujours pas suffisant pour assurer un accès sécurisé au public.
L'année dernière, nous nous étions rendus sur place, à Bavella, pour faire un point plus large sur la situation, dans un lieu de Corse littéralement envahi de touristes durant la période estivale.
C’est chez nous, et on n'aurait plus le droit y aller... Je vais pas appeler un guide pour m'emmener jusque là-haut quand j'ai envie d'aller pêcher ! On connaît les chemins mieux qu'eux.
Et la question de Purcaraccia était l'un des sujets qui préoccupaient le plus les locaux, persuadés d'être dépossédés d'un lieu qu'ils connaissent par cœur. L'un d'eux nous avait alors confié : "c'est chez nous, et on n'aurait plus le droit y aller... Je ne vais pas appeler un guide pour m'emmener jusque là-haut quand j'ai envie d'aller pêcher ! On connaît les chemins mieux qu'eux."
On imagine que cette nouvelle décision préfectorale risque de faire grincer quelques dents, malgré les exigences bien compréhensibles de sécurité.