Le 30 juin et le 7 juillet, les électeurs sont appelés aux urnes dans le cadre des élections législatives. Dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, six candidats sont en course pour obtenir la députation. Focus sur cette circonscription toute en contraste, entre monde rural, quartiers populaires ajacciens, et stations balnéaires du Sud.
De la tour de Roccapina aux aiguilles de Bavella, des quartiers populaires d'Ajaccio au superyachting de Bonifacio, la deuxième circonscription de Corse-du-Sud réunit la plupart des grands contrastes de l'île.
Sur ses 75 communes, moins de 80.000 habitants et 62.500 inscrits sur les listes électorales se répartissent d'une façon plutôt équilibrée : 42% sont urbains, mais 38% sont encore ruraux, même si à l'image de Sartène ou de l'Alta Rocca les communes de montagne continuent de se dépeupler.
En haut, agriculture est à la peine. Sur le littoral, les abus de construction sont sanctionnés par des plans locaux d'urbanisme presque tous annulés ces dernières années. Plusieurs communes y ont atteint des taux de résidences secondaires au-delà des 70%. La spéculation immobilière et la concentration du tourisme font encore débat, sans trouver de nouvelle direction.
18,9 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté
D'autant que cette "économie résidentielle" ne rime pas avec richesse pour tous. Dans la circonscription, la moitié des revenus annuels sont inférieurs à 20.560 €, c'est mille euros de moins que le revenu médian insulaire. 18,9% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
Une situation aggravée par la difficulté d'accès aux équipements courants : 40% des habitants y sont confrontés. La question des déserts médicaux est une préoccupation majeure du rural.
Ce 30 juin, six candidats brigueront les suffrages : Paul-André Colombani, député sortant pour le PNC, Valérie Bozzi, candidate sans étiquette, François Filoni pour le Rassemblement national, Michel Chiocca pour Mossa Palatina, Jean-Baptiste Cucchi pour Core in Fronte, et Jean-Baptiste Luccioni pour le Nouveau Front populaire. Ils étaient 11 aux dernières législatives, et le taux d'abstention avait alors atteint 57% au 1er tour, et 56% au second.
Ce dimanche, avec moins de candidats, une participation prévue à la hausse, la division des nationalistes... les hypothèses pour le premier tour sont grandes ouvertes.