Des élections législatives anticipées se tiendront les 30 juin et 7 juillet prochains. Un scrutin organisé après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le 9 juin dernier. Mode d’emploi.
Plus que deux jours avant le premier tour des élections législatives anticipées le 30 juin prochain. Un scrutin organisé après la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron le soir même des résultats de l’élection européenne, le 9 juin dernier.
Mode de scrutin, forces en présence, conséquence d’une dissolution de la chambre basse du Parlement, France 3 Corse ViaStella vous propose le mode d’emploi de ce prochain rendez-vous électoral.
Élections législatives anticipées et conséquences
Ces élections législatives servent à élire les députés qui siègent à l’Assemblée nationale. Ils sont élus au suffrage universel direct par les électeurs français inscrits sur les listes électorales.
Habituellement, l’élection des députés est organisée juste après l’élection présidentielle. En cas de prononciation d’une dissolution, comme c’est le cas cette année, le ministère de l'Intérieur, avec le concours des mairies de France, doit organiser des élections anticipées dans les 20 et 40 jours suivant l’annonce.
À l'origine, les prochaines législatives ne devaient avoir lieu qu'en 2027, après la prochaine élection présidentielle. Mais la dissolution de dimanche 9 juin a mis fin de manière anticipée au mandat de l'ensemble des 577 Députés. Un mandat qui s’arrête à effet immédiat.
Par ailleurs, l’ensemble des projets parlementaires en cours sont simplement suspendus. Les travaux peuvent être repris par le nouveau gouvernement à condition que celui-ci les présente à l’Assemblée nouvellement élue.
Le Sénat, la chambre haute du Parlement n’est pas en mesure de siéger tant que la nouvelle Assemblée n’est pas encore élue.
Mode de scrutin
Les élections législatives se tiennent dans les 577 circonscriptions de France (dont 11 à l’étranger). Un nombre qui n'a pas changé depuis 1988.
Les électeurs sont rattachés à une circonscription dans laquelle des candidats de toutes les formations politiques se présentent.
Dans ces élections, pas de liste, mais un mode de scrutin est uninominal majoritaire à deux tours. En clair, le candidat qui obtient la majorité des voix remporte la circonscription dans laquelle il s’est présenté et remporte un siège de l’hémicycle du Palais Bourbon au nom de son groupe politique. L’objectif de chaque parti est d’obtenir la majorité absolue, soit 289 élus.
Si aucun candidat n’est pas élu dès le premier tour, un second tour est organisé. Dans ce cas-là, la majorité relative suffit. En cas d’égalité de suffrages, le plus âgé des candidats est élu. Pour qu’un candidat ait le droit de se présenter au second tour, il doit obtenir au premier tour un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans la circonscription.
Enjeux en forces en présence
En France, les députés votent les lois. Ainsi, pour permettre au président de la République élu de gouverner, une majorité d’élus issus de la couleur politique présidentielle est nécessaire.
Dans le cas contraire, le gouvernement nommé est obligatoirement de la famille politique majoritaire à l’Assemblée nationale. C’est la cohabitation. La Ve République en a connu trois : entre 1986 et 1988 ; 1993 et 1996 ; 1997 et 2002.
Pour le premier tour du 30 juin prochain, cinq principaux partis ou alliances sont en lice :
- Ensemble (regroupe Renaissance (ex-La République en marche), le Mouvement démocrate de François Bayrou, Horizons, l'Union des démocrates et indépendants et le Parti radical)
- Le Rassemblement National (le parti présidé par Jordan Bardella est le parti favori de ce scrutin. Le parti d'extrême droite est arrivé en tête de l'élection européenne en France.)
- Le Nouveau Front populaire (alliance de gauche portée par La France insoumise, le Parti socialiste, Europe-Écologie Les Verts, le Parti communiste, le mouvement de Raphaël Glucksmann Place publique, Générations, le Nouveau Parti anticapitaliste et d'autres mouvements)
- Les Républicains (le parti de la droite traditionnelle)
- Reconquête (parti politique d'extrême droite. Fondé en avril 2021 dans la perspective de soutenir la candidature d'Éric Zemmour à l'élection présidentielle de 2022.)
Les députés élus lors des deux scrutins des 30 juins et 7 juillet siègeront jusqu’en 2029, sauf si une nouvelle dissolution est prononcée entretemps.