Les 84 000 électeurs de la première circonscription de l'Isère sont appelés à voter, ces dimanches 12 et 19 janvier, pour élire leur nouveau député après la démission d'Hugo Prevost (LFI) en octobre dernier. La multitude de candidats, de nouvelles têtes d'affiche et le contexte de ce scrutin… Les incertitudes sont nombreuses à quelques jours de l'élection.
Près de six mois après les dernières législatives, les électeurs de la première circonscription de l'Isère sont de nouveau appelés aux urnes. Et ce, après la démission en octobre dernier du député LFI Hugo Prevost, accusé de violences sexuelles.
Ces dimanches 12 et 19 janvier, les quelque 84 000 inscrits de cette circonscription, qui couvre une partie de Grenoble et une dizaine de communes plutôt huppées sur les hauteurs de la capitale des Alpes, vont donc voter pour élire leur représentant à l'Assemblée nationale.
Ils auront l'embarras du choix : onze candidats se présentent. Comme en juillet dernier, le duel est attendu entre LFI et Ensemble. Mais, cette fois-ci, les têtes d'affiche ont changé et l'ancien ministre Olivier Véran n'a pas souhaité se représenter, laissant la place à son ex-suppléante Camille Galliard-Minier.
Celle qui a siégé au Palais Bourbon entre 2020 et 2022, lorsqu'Olivier Véran était ministre de la Santé, devra aussi faire face à plusieurs candidatures à droite et au centre : celles de Nathalie Béranger (LR), d'Alexandre Lacroix (UDR) et d'Hervé Gerbi (divers centre).
"Une interrogation concerne les rapports de force internes à la coalition gouvernementale, avec une candidate Ensemble opposée à une candidate des Républicains. Lors des précédents scrutins, les candidats LR s'étaient effondrés, dans cette circonscription comme dans la plupart du territoire. Le retour de LR au pouvoir va-t-il changer la donne ?", s'interroge Florent Gougou, maître de conférences à l'Institut d'études politiques de Grenoble.
LFI de nouveau au second tour ?
À gauche, la stratégie d'une candidature unique pourrait de nouveau fonctionner et jouer en faveur de Lyes Louffok, militant des droits de l'enfant. Et ce, malgré son "parachutage" en Isère, selon le politologue : "Le premier effet de la constitution du Nouveau Front populaire (NFP) en 2024 a été de permettre au candidat unique de la gauche de se qualifier de manière beaucoup plus fréquente pour les seconds tours, et souvent de sortir en tête du premier tour. C'est cet effet qui va se reproduire lors de la partielle à venir : Lyes Louffok sera probablement en tête du premier tour."
"Le principal enjeu du premier tour est de sélectionner la candidate ou le candidat qui l'affrontera en duel au second tour", poursuit le politologue.
La participation au centre de ce scrutin
Mais dans un contexte d'élection législative partielle, après les fêtes de fin d'année, la principale incertitude de ce scrutin sera la participation des électeurs : "Les élections de juillet dernier ont rappelé que les vacances n'étaient pas un obstacle à une participation relativement élevée si l'enjeu de pouvoir est important. C'est d'abord parce que l'enjeu de pouvoir est très faible, avec une couverture médiatique minimum, que la participation sera faible."
D'autant plus que l'enjeu de scrutin, à savoir la remise en jeu d'un seul siège à l'Assemblée nationale, pourrait favoriser l'absentéisme. "Il n'y a qu'un des 577 sièges de l'Assemblée nationale en jeu. Or, compte tenu de la composition actuelle de la chambre, l'enjeu de pouvoir est objectivement très faible : que ce siège soit conservé ou perdu par LFI ne changera rien aux rapports de force au Palais Bourbon", rappelle Florent Gougou.
Cependant, les pertes pourraient être grandes pour LFI, dans cette circonscription qui a basculé à gauche pour la première fois depuis 2012 en juillet : "Avec sa stratégie assumée d'obtenir la démission d'Emmanuel Macron, LFI considère être une alternative crédible au pouvoir gouvernemental. De ce point de vue, perdre ce siège serait très dommageable. D'abord, parce que cela renforcerait l'idée d'une gauche minoritaire dans le pays. Ensuite, parce que cela rouvrirait le débat de la meilleure locomotive pour l'alliance de gauche."
Voici la liste complète des candidats à l'élection législative partielle :
- Gaëlle Offranc-Piret (Equinoxe) ;
- Rémi Adam (Lutte Ouvrière) ;
- Hervé Gerbi (divers centre) ;
- Martine Jarry ;
- Alexandre Lacroix (Union des droites pour la République - RN) ;
- Baptiste Anglade (NPA - Révolutionnaire) ;
- Matthieu Le Morzellec ;
- Lyes Louffok (LFI - Nouveau Front populaire) ;
- Camille Galliard-Minier (Ensemble pour la République) ;
- Nathalie Béranger (LR) ;
- François-Marie Perrier.