En levant les yeux, vous avez peut-être observé ces décors peints qui habillent les murs d’Ajaccio. Une tradition qui a connu un essor ou XVIIIe siècle et s’est poursuivie par la suite.
Aujourd’hui encore, les décors peints marquent une singularité sur les façades ajacciennes. Lorsqu'ils apparaissent à la fin du XVIIIe siècle, ils sont de véritables marqueurs sociaux.
Tradition génoise
Exemple à la Villa Poggi, dont la façade a été récemment restaurée : « On a une idée des décors qui étaient soient imposés, soit réalisés par des gens qui voulaient montrer leur réussite, leur puissance financière, parce que ces décors étaient très onéreux et nécessitaient vraiment de faire appel à des artistes. On sait quelle est l’origine de ces décors. C’est la tradition génoise, souvent avec la bichromie » explique Pierre-Claude Giansily, historien de l'Art.
En 1826, la municipalité adopte un plan d’embellissement : toute nouvelle construction doit être décorée. Sous le Second Empire, Ajaccio devient une station d’hiver, au même titre que la Côte d’Azur. Les Cottage ont un cachet particulier.
« On a un décor très simple mais hérité de la tradition ligure, et notamment des immeubles de Gênes, avec cette bichromie en bande très intéressante, et surtout, très vive », précise Pierre-Claude Giansily.
Les décors peints évoluent au gré des modes, et se démocratisent. Comme sur ce bâtiment des années 1930 au Casone, destiné alors à un public modeste.
Sur l’ensemble de la ville une vingtaine de décors muraux a été restauré au début des années 2000.