A la croisée du Taravu et de l'Alta Rocca, le plateau du Cuscione s’étend sur 11 000 hectares classés Natura 2000. Les élus locaux tentent d’y concilier pastoralisme, tourisme et environnement. Une réserve naturelle est en projet.
Randonneurs et bétail
Sur le plateau du Cuscione, du bétail par centaines de têtes, transhume en été.Le site, à 1500 mètres d'altitude, est aussi de plus en plus prisé par les touristes et les randonneurs. 23 000 décomptés en juillet et août.
Et même si l’on trouve sur le site des plantes menacées comme l'ancolie et l'aconit, la hausse de la fréquentation touristique ne semble pas avoir conduit à leur disparition.
Attirer les touristes
Dans les années 1980, on pratiquait des courses de ski de fond sur le plateau du Cuscione. L’agent du parc et maire de Serra-di-Scopamène, Jean-Paul Rocca-Serra espère faire revenir cette activité hivernale. Selon lui, l'impact sur les pelouses serait limité et aucun investissement lourd ne semble nécessaire : « Ce serait à la fois créateur d’emploi et un moyen de redynamiser nos villages qui sont tout proches d’ici. »A condition que soit enfin résolues les difficultés d'accès. Les 11 km de route pour rejoindre le plateau sont en mauvais état. Pour engager des travaux, il faut d'abord régulariser la route : ouverte en 1969, avec un simple accord oral des propriétaires, elle n'a jamais été cadastrée. Le GIRTEC (Groupement d'Intérêt public pour la Reconstitution des actes de propriété en Corse) y travaille depuis trois ans. Une grande partie des 107 propriétaires a été identifiée, certains ont accepté de céder gratuitement le passage de la voie. Mais il reste encore beaucoup à faire.
Au bout de la route, le refuge de Bocca Nera n'a encore jamais hébergé de public. Il a pourtant été entièrement restauré il y a trois ans, pour plus de deux millions d'euros. Les communes avoisinantes espèrent une ouverture en été 2017.
Préserver l'environnement
Un jour, le massif du Cuscione sera plus à même d'accueillir les touristes.En attendant, c'est un sanctuaire naturel. Et sa vocation pastorale réclame un entretien réglementé.
Pour garder le site et le gérer au mieux, les élus locaux espèrent que la CTC va classer en réserve naturelle cet espace sensible.