Un photographe indépendant a été tué samedi 12 novembre, fauché par une voiture participant au rallye auto Mare è Machja, qui se déroulait sur la rive sud du golfe d'Ajaccio (Corse-du-Sud). Cameramen et photographes se placent parfois au plus près des voitures pour la bonne image, non sans risque.
Au lendemain de la mort d'un photographe de presse sur le rallye Mare e Macchje de Porticcio, la question se pose de la prise de risque des professionnels de l'image. Comment ce drame a-t-il pu arriver? Aurait-il pu être évité?
Cameramen et photographes se placent parfois (et même souvent) au plus près des voitures pour avoir la meilleure image. Le placement imposé par la sécurité des rallyes n'est pas toujours compatible avec une bonne prise de vue. Stéphane Giraudi, photographe indépendant l'a payé de sa vie samedi.
"Je comprends qu'il se soit installé là pour avoir une image particulière", explique Francis Rombaldi, cameraman professionnel pendant plus de 40 ans. "C'est le métier, c'est la passion, de prendre des risques mais des risques calculés".
Fauché à la sortie d'une bosse
L'accident a eu lieu en fin de matinée lors d'une spéciale de 7,5 km entre Marato et Bellevalle, au lieu-dit de Silvareccio. La victime, Stéphane Giraudi, a été fauchée par un concurrent à la réception d'une bosse et est morte sur le coup.Selon le procureur de la République à Ajaccio, Eric Bouillard, l'homme se trouvait "dans un endroit qui n'était pas autorisé au public".
Le rallye a immédiatement été arrêté. Une enquête a été ouverte par le parquet d'Ajaccio et confiée aux gendarmes pour déterminer les circonstances précises de l'accident.
Stéphane Giraudi était originaire de Haute-Corse et allait avoir 50 ans dans quelques jours. Il était un habitué des rallyes, dont il publiait des dizaines d'images notamment sur sa page Facebook.
En état de choc, le pilote et le co-pilote impliqués dans l'accident ont été dirigés vers le centre hospitalier d'Ajaccio.
"Le rallye est annulé en accord avec tous les pilotes et les services de la préfecture et de la gendarmerie", a annoncé Christian Leca, président de l'ASACC (Association Sportive Automobile Club de la Corse) Tour de Corse et organisateur de la course, exprimant sa tristesse : "C'était une fête du sport automobile qui a malheureusement tourné au drame".
"Tous les moyens nécessaires mobilisés"
"Il faisait très beau, nous avions un temps magnifique. Tous les moyens de sécurité nécessaires étaient également mobilisés", a insisté l'organisateur de la course.
"Tout était OK pour que la course se passe bien, mais l'impondérable est survenu. C'est dramatique pour ce photographe qui a perdu la vie", a-t-il déploré.
"La course automobile est dangereuse. On met en place tout un système de sécurité préventif, mais on ne peut pas mettre un commissaire derrière chaque spectateur ou chaque photographe, il faut que les gens se responsabilisent aussi pour éviter ce genre de drame affreux", a ajouté Christian Leca.
Cent quarante équipages étaient engagés dans la course, dont c'était la première édition. Le rallye était parti de Porticcio (Corse-du-Sud) ce samedi matin.