Le flou demeure sur le réservoir de voix de Valérie Bozzi et François-Xavier Ceccoli, les deux candidats de droite encore en lice au deuxième tour. Le RN, à leur droite, refuse de partager ses voix. Seuls Camille de Rocca Serra et Olivier Battistini se sont prononcés, pour l'heure.
Ce n'est guère une surprise. Celui qui a été durant quinze ans député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, et qui a rapidement renoncé à se présenter à ces législatives, l'avait dit. Il se rangerait derrière Valérie Bozzi, qui se présente sous l'étiquette DVD, et a reçu le soutien d'Horizons.
Crucial
Dans un communiqué de presse, Camille de Rocca Serra rappelle qu'elle a été sa suppléante en 2017, et qu'elle représente "la famille libérale dans la rive sud".
Il appelle donc "toutes celles et ceux qui m'ont toujours accompagné dans mon engagement public à se mobiliser en faveur de Valérie Bozzi et Pierre Castellani le 19 juin".
Au-delà de l'appartenance à la même famille politique, Camille de Rocca serra ne cache pas, tout au long de son communiqué, qu'il s'agit également de faire barrage aux nationalistes, alors que ce second tour représente "un enjeu crucial au niveau de la Corse". Une référence claire au dialogue qui va s'ouvrir prochainement entre Paris et l'île autour de l'autonomie.
L'action parlementaire de Paul-André Colombani a été vaine et superficielle.
Camille de Rocca-Serra
"Cela fait trop longtemps que les forcent nationalistes abordent une posture d'affrontement stérile qui ne permet pas de parvenir à des solutions adaptées. Dans le sillage et l'ombre de Jean-Félix Acquaviva, c'est le positionnement de Paul-André Colombani dont l'action parlementaire s'est avérée vaine et superficielle, n'apportant aucune plus-value pour la Corse si ce n'est quelques effets d'annonce et prise de position médiatiques".
La droite souverainiste en ordre dispersé
Du côté de "la droite de la droite", pour Reconquête !, Olivier Battistini, qui s'appuie sur 4,69 % des votants dans la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, a fait savoir qu'il apportait son soutien à Valérie Bozzi.
Ces régionalistes soutiennent l'immigration de masse et le wokisme.
Olivier Battistini
"Je ne suis certes pas propriétaire des voix qui sont celles du peuple des citoyens et, de plus, les personnes qui m'ont soutenu viennent d'horizons politiques fort variés. Chacun agira, en conséquence, selon ce qu'il estime juste. Cependant, j'observe avec inquiétude la volonté grandissante des élus régionalistes de nous emmener dans une voie qui ne manquera pas de s'achever par un référendum d'autodétermination dans vingt ans.
Ces mêmes régionalistes soutiennent l'immigration de masse, le wokisme, et sont finalement semblables aux personnes qui sont aujourd'hui à la tête d'un Etat qu'ils prétendent pourtant combattre. Je ne peux que m'opposer à une telle démarche. Ainsi, en mon âme et conscience, fidèle à ma volonté qu'advienne l'union des droites en Corse dans toute leur diversité, j'appelle à voter et je voterai pour Valérie Bozzi".
Dans la deuxième circonscription de Haute-Corse, où François-Xavier Ceccoli est encore en lice, aucun candidat Reconquête ! n'était sur la ligne de départ.
Le Rassemblement National, pour sa part, a fait savoir qu'il n'y aura pas soutien. Lors d'une conférence de presse, à Corte, ce mercredi matin, les quatre candidats éliminés au premier tour, réunis, ont fait connaître leur position.
Nous ne rentrerons jamais dans le système du barrage.
François Filoni
"Nous appelons les gens à aller au bureau de vote, et voter. Mais la position que nous leur demandons d'adopter, nous, c'est de ne prendre partie ni pour l'un ni pour l'autre. Nous ne rentrerons jamais dans le système du barrage", a fait savoir François Filoni.
Ce n'est une surprise pour personne. Mais ce n'est pas une annonce anodine, pour François-Xavier Ceccoli et Valérie Bozzi, alors que, dans leur circonscription respective, Jean Cardi avait réuni 11,47 % des suffrages, et François Filoni, 14,77 %...