Le collectif anti-mafia organisait hier, samedi 23 novembre, sa troisième réunion publique à Santa Lucia. Quelque 120 personnes, parmi lesquelles des élus, se sont déplacées pour débattre de "l'état de la société corse" et des perspectives de lutte contre le grand banditisme.
Le collectif "A Maffia Nò, a vita iè" organisait hier, samedi 24 novembre, sa troisième réunion publique.
Un rendez-vous organisé à Santa-Lucia en présence des membres-fondateurs - Marc Biancarelli, Jean-Paul Poletti, Léo Battesti et Marie-France Giovannangeli - et qui, selon eux, a remporté un grand succès.
"La salle était archi-comble, avec bien 120 à 130 personnes, tous motivés pour débattre de l'état de notre société et des perspectives de lutte contre les mouvements mafieux", affirme ainsi Léo Battesti, qui se félicite "d'une discussion constructive, avec un grand respect entre les participants et des interventions de qualités".
Parmi les participants, en grande majorité, des "citoyens lambdas" désireux "de trouver ensemble des solutions". Quelques élus étaient également présents : Jean-Charles Orsucci, le maire de Bonifacio, s'était ainsi déplacé.
L'occasion pour le collectif de revenir brièvement avec lui sur la polémique du début du mois de novembre. Marie-France Giovannangeli, porte-parole d'"A Maffia Nò, a vita iè" s'était ainsi exprimée sur les nombreuses relations "sulfureuses" qui existeraient entre membres du grand banditisme et élus corses lors d'une réunion publique à Bastia.
La directrice des Leroy-Merlin de Corse avait dans ce contexte mentionné, entre autres, Jean-Guy Talamoni, Valérie Bozzi et Jean-Charles Orsucci.
"Nous lui avons assuré que personne ici ne le considérait comme un élément mafieux et qu'évidemment, ce n'était pas contre lui", assure Léo Battesti. L'important pour le collectif, continue le président de la ligue corse d'échecs, étant de protéger les élus corses, "pour la majorité intègres".
Une proposition d'instaurer une commission dans certaines zones réputées "sensibles" qui viendrait remplacer les maires dans la délivrance de permis de construire a ainsi été discutée, hier. Une façon de les "protéger des pressions".
Léo Battesti précise que ce projet fera partie de ceux mis au vote citoyen au sein de la plateforme de démocratie participative que le groupe entend prochainement développer.
Le collectif a déjà annoncé la tenue de deux prochaines réunions publiques : le 5 décembre à Linguizzetta et le 8 décembre à l'Université de Corte.
3200 adhérents
Créé à Ajaccio le 25 septembre 2019, le collectif "A Maffia Nò, a vita iè" souhaite "éveiller les consciences" à l'égard de "la mafioisation de la société". Au fondement du collectif, Léo Battesti, président de la ligue corse d'échecs et ancien militant du FLNC, et Vincent Carlotti, ancien maire d'Aléria.
Le groupe revendique aujourd'hui plus de 3200 adhérents, dont 300 qui se seraient inscrits directement après la tenue des trois réunions. Prochain objectif pour le collectif : 5000 adhésions. Un total qui devrait être atteint d'ici la fin de l'année, à en croire Léo Battesti.