En Corse, environ 20.000 foyers sont touchés par la précarité énergétique. Un phénomène amplifié par l'inflation ou encore le mal logement. Un conseil de l'énergie, de l'air et du climat dédié à cette problématique s'est tenu hier à Ajaccio. Julien Paolini, président de l'AUE, revient pour France 3 Corse ViaStella sur cette réunion.
C'est à l'initiative de l'AUE, l'agence d'aménagement durable, d'urbanisme et d'énergie de la Corse, que ce conseil de l'énergie, de l'air et du climat s'est tenu ce mercredi 22 novembre sur le thème de la précarité énergétique. Pourquoi avoir convoqué cette réunion ?
Julien Paolini : Le conseil exécutif, au travers l'AUE, a souhaité réunir le conseil de l'énergie, de l'air et du climat qui regroupe l'ensemble des acteurs, associations, syndicats, services de l'Etat... Tous les gens qui s'intéressent à cette question de l'énergie au sens large. Et notamment ce mercredi, qui marquait la journée nationale de lutte contre la précarité énergétique.
Il était important qu'on organise un événement pour partager un diagnostic et aussi proposer des dispositifs qui puissent être en capacité d'enrayer ce mal profond. Il faut rappeler que cette précarité énergétique touche un nombre considérable de ménages en Corse, environ 20 % de la population.
Vous avez dressé un bilan du dispositif d'aide ORELI, qui propose un ensemble d'outils et un accompagnement innovant avec des aides financières pour la rénovation énergétique de logement individuel. Un peu plus de 100 logements ont été rénovés dans ce cadre depuis 2016. C'est en deçà des objectifs fixés à l'origine...
Julien Paolini : Parmi tous les dispositifs qui ont été déployés, certains s'adressaient aux maisons individuelles : c'était le dispositif ORELI, qui avait dans un premier temps la vocation d'être expérimental.
Aujourd'hui, nous tirons un premier bilan mitigé de cette opération, qui doit se renforcer dans les prochaines années, notamment en mutualisant les actions de tous les partenaires, à savoir par exemple l'Anah, qui intervient dans les mêmes thématiques, ou encore EDF, de manière à proposer un numéro unique pour faciliter l'accès, le recours aux droits aux ménages pour élever leur logement.
L'entretien filmé de Julien Paolini, par Marc-Antoine Renucci :
Au-delà des maisons individuelles, il y a aussi la question des logements sociaux et des copropriétés privées.
Julien Paolini : Bien sûr, l'un et l'autre sont également inclus lorsqu'on parle de passoires énergétiques. Dans les dispositifs qui sont déployés et qui doivent être renforcés dans les années à venir, l'ensemble de ce type de logement doit être réhabilité. C'est prévu dans le cadre de la programmation pluriannuelle de l'énergie, plus de 7500 logements sociaux doivent être rénovés, mais également, des copropriétés et des dispositifs d'aide en synergie avec l'ensemble des acteurs pour juguler cette difficulté de logements indécents.
Dans toutes ces questions on note beaucoup d'acteurs, beaucoup d'aides mises en place aussi, si bien que les particuliers rencontrent parfois des difficultés pour savoir vers qui se tourner... Une simplification est-elle envisagée ?
Julien Paolini : Bien sûr. Le non-recours aux aides, aux droits finalement, doit être jugulé, en mettant en synergie un certain nombre de dispositifs. Beaucoup de Corses disent que les dispositifs c'est bien, mais que le reste à charge pour les propriétaires et locataires reste cher, et qu'il est aussi difficile de taper à la bonne porte.
C'est pour cela que depuis maintenant quelques mois, un numéro unique est à disposition des propriétaires et locataires, pour lequel il n'y a qu'un seul interlocuteur. Charge à nous de mutualiser l'ensemble des dispositifs au sein d'un même guichet, celui de la rénovation, porté par l'agence de l'énergie.