Jacqueline Angelini était jugée devant les assises de la Corse du Sud depuis le 25 novembre. Cette sexagénaire, accusée du meurtre de son compagnon, Jacques Ambrosi, a été condamnée à 22 ans de prison. Une peine supérieure à celle, de 15 ans, requise par l'avocate générale.  

Le procès de Jacqueline Angelini s’est ouvert lundi 25 novembre devant les assises de la Corse-du-Sud. La sexagénaire était accusée du meurtre de son compagnon, Jacques Ambrosi, en août 2016 à Ucciani. 

Si elle a reconnu les faits, Jacqueline Angelini a évoqué un coup de feu accidentel lors d’une dispute. 
 

Jour 3 –Réquisitions


L’avocate générale a requis, mercredi 27 novembre, 15 ans d’emprisonnement à l’encontre de Jacqueline Angelini jugée par la cour d’assises de Corse-du-Sud pour le meurtre de son mari Jacques Ambrosi. 

Pour l’avocate générale, il ne serait y avoir de légitime défense dans ce dossier, car au moment de la dispute du couple, le mari était déjà désarmé au moment où les coups de feu ont été tirés. Selon elle, la volonté homicide est évidente. 

Le scénario brossé par la défense, celui d’une femme soumise à la violence d’un mari alcoolique, l’avocate générale dit que les éléments du dossier ne permettent pas de l’attester. Deux anciennes compagnes de Jacques Ambrosi sont venues témoigner du contraire. 
 

Jour 2 – Pour les experts psychiatres l’accusée n’est pas une manipulatrice


Pour le psychologue et le psychiatre entendus, mardi 26 novembre, devant la cour d’assises de Corse-du-Sud, Jacqueline Angelini n’est ni dissimulatrice, ni une manipulatrice. Ils brossent un portrait concordant.

Si l’accusée, responsable de ses actes, a attendu trois jours avant d’avouer son crime ce n’était pas pour dissimuler. Les experts parlent de stress post-traumatique, moment de sidération ou encore pare-feu. « Elle attendait le moment opportun mais surtout intérieur pour recommencer à aller de l’avant et aller se dénoncer », explique Michel de Laburthe, expert psychologue.
 


En revanche, le légiste et l’expert balistique n’ont pas permis d’aboutir à une vérité. Combien de coups ont-ils été tirés ? Trois comme le dit l’accusée ou quatre ? La victime était-elle debout et menaçante ou endormie, comme le pense la partie civile ? « Tous les éléments qui auraient permis d’avoir une reconstitution fiable ont été enlevés. On ne sait pas comment les choses se sont passées. Comme l’accusée a changé de versions à plusieurs reprises, c’est un peu la bouteille à l’encre », soutient maître Anne-Marie Leandri, avocate de la partie civile. 

Pour l’avocat de la défense, maître Antoine Vinier Orsetti, plusieurs hypothèses peuvent être retenues. Il y a des zones d’ombre et des doutes qui doivent profiter à l’accusée. Le réquisitoire est attendu mercredi. 
 

Jour 1 – « Nous ne sommes pas sur un drame conjugal »


Pour Jean-Jacques Ambrosi, le fils de la victime, à la barre lundi 25 novembre, il est faux de parler d’une dispute qui a dégénéré. Unanime, la famille ne croit pas la version de Jacqueline Angelini. « Nous ne sommes pas sur un drame conjugal. Cela va beaucoup plus loin. Je n’ai pas la même conviction que la défense au vu des éléments du dossier. Plusieurs aspects sont en jeu, y compris l’aspect financier », estime le fils de la victime. 

La partie civile veut connaître l’élément déclencheur qui a conduit Jacqueline Angelini à tirer sur Jacques Ambrosi. Tous avancent des disputes quasi-quotidiennes et attendent des débats qu’ils les informent. 

 

Le 28 août 2016, à Ucciani, Jacques Ambrosi, en instance de divorce, est tué chez lui par son épouse Jacqueline Angelini. Pour la défense, c’est une femme à bout qui subit les brimades et les violences d’un mari alcoolique. « Ce drame intervient dans un contexte extrêmement tendu. Ce jour-là, Madame Angelini discute avec son époux, lequel est en train de manipuler des armes. Une arme est agitée devant elle, une bagarre éclate, elle prend l’arme et malheureusement, il y a ces coups mortels. Et elle maintient cette version depuis le début », explique maître Marie-Hélène Casanova-Servas. 

Plusieurs questions demeurent. Pourquoi Jacqueline Angelini a-t-elle enveloppé et déplacé le cadavre après les faits ? Pourquoi avoir attendu trois jours avant de prévenir la gendarmerie ? Les experts psychiatres auront la charge de répondre à certaines de ces questions mardi. 


 
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