La huitième et dernière semaine du procès Orsoni s'est ouverte ce lundi matin devant les Assises des Bouches-du-Rhône. Le second avocat de Guy Orsoni a pris la parole pour sa plaidoirie. Les accusés se sont ensuite exprimés pour la dernière fois;
"Mes avocats ont tout dit. Je n'ai jamais tué personne, je n'ai jamais tué Thierry Castola, je n'ai jamais tué Sabri Brahimi, je suis innocent", a déclaré Guy Orsoni, 31 ans, devant la cour. Auparavant, son père Alain Orsoni, poursuivi pour menaces de mort par lettre interposée, a de nouveau pris la défense
du jeune homme: "J'ai toujours eu l'absolue certitude de l'innocence de mon fils", a-t-il dit.
Guy Orsoni est présenté comme l'instigateur et l'acteur des assassinats de Sabri Brahimi et Thierry Castola, en 2009, dans la région d'Ajaccio. Trente ans de prison, assortis d'une peine de sûreté des deux tiers, ont été requis à son encontre.
Un dossier fait "de ragots et de ouï-dire"
Ce lundi matin, son avocat, Me Hervé Témime a pris la parole devant la cour d'assise des Bouches-du-Rhône. "Je vais vous demander d'acquitter Guy Orsoni car ne pas le faire serait une faute grave", a-t-il déclaré. Il dénonce un dossier sans preuves, fait, selon-lui, "de ragots et de ouï-dire".
Car dans cette affaire "vous n'avez pas d'aveu, pas de témoin direct ou indirect, pas le moindre document à part la lettre d'Alain Orsoni", a assuré Me Temime: " Vous n'avez pas la moindre arme, pas la moindre munition, pas la moindre écoute téléphonique, vous n'avez rien'". "La cavale? c'est l'erreur
(...) ça lui a coûté cher, c'est à cause de cette cavale qu'il n'a pas été remis en liberté", a plaidé l'avocat.
Recherché par la police dans le cadre de l'enquête, Guy Orsoni, prévenu par son père, avait été interpellé en 2011 en Espagne, après presque deux ans de cavale. Me Temime a rejeté l'ensemble des arguments développés l'avocat général Pierre Cortès dans lesquels il n' a vu "que des incohérences et des contradictions".
Huit semaines de procès
La plaidoirie de l'avocat de Guy Orsoni est la dernière de ce procès qui a duré huit semaines.
En tout, 11 personnes comparaissent depuis le 11 mai, devant la cour d'assises, pour leur implication à des degrés divers dans ces deux assassinats et une tentative de meurtre. A l'exception d'Alain Orsoni, qui a reconnu avoir écrit sous le coup de la colère la lettre de menaces retrouvée chez un des hommes assassinés, tous ont toujours nié toute implication dans ces faits.
En fin de journée, la cour va se retirer pour délibérer, hors du palais de justice, dans un lieu tenu secret. Le verdict est attendu mercredi.