C'est une affaire d'extorsion qui débute dans les Yvelines jusqu'à la Corse : quatre hommes ont été mis en examen, lundi 18 juillet, pour avoir tenté d'extorquer des centaines de milliers d'euros à un habitant des Yvelines. Les mis en cause se revendiquaient d'un faux mouvement indépendantiste insulaire.
Un mouvement indépendantiste corse inventé de toutes pièces et un rançonnage contrarié : quatre jeunes hommes ont été mis en examen pour extorsion en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un crime et violence aggravée, ce lundi 18 juillet.
Âgés d'une vingtaine d'années, ils ont tenté, pendant plus d'un mois, d'extorquer plusieurs centaines de milliers d'euros à un commerçant de Rungis, demeurant dans les Yvelines. En juin, ce dernier reçoit ainsi une lettre lui exigeant le paiement de 250.000 euros. Faute de quoi surviendraient des représailles sur sa famille et sur sa propriété, installée en Corse-du-Sud, à proximité de Porto-Vecchio.
Faux mouvement, vraies menaces
Pour accompagner le courrier, détaillent les gendarmes de la section de recherches de Versailles, en charge de l'affaire, une munition de chasse, et une signature : "Fronte Di Liberazione Corsica Meridionale". Un mouvement "inconnu", souligne la SR de Versailles. La date de remise de la rançon est fixée en fin de lettre, une semaine plus tard dans les Yvelines.
Le commerçant alerte les forces de l'ordre, qui se rendent sur les lieux le soir annoncé. Mais les suspects ne se présentent pas.
Début juillet, alors qu'il se rend sur son lieu de travail, le fils du commerçant est violenté et menacé au petit matin par deux hommes, "porteurs de faux brassards de police" et d'une arme de poing. Des blessures qui lui auraient valu plusieurs jours d'incapacité de travail.
En plus de cette attaque, le jeune homme se voit remettre une nouvelle lettre de menaces. Celle-ci reproche au commerçant de ne pas avoir suivi les directives énoncées, et réclame cette fois le versement de 350.000 euros, le 15 juillet, en Corse.
Des hommes sans "lien avec un mouvement indépendantiste corse"
Après plusieurs jours de surveillance, les enquêteurs de la SR de Versailles, appuyés par le Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et des collègues de la SR d'Ajaccio, interpellent finalement dans la région de Figari trois jeunes hommes au moment de la remise de rançon. Un quatrième est arrêté sur le continent.
Ces quatre hommes, trois étudiants et un assistant commercial vivant en Ile-de-France, n'ont "aucun lien avec un mouvement indépendantiste corse", ont précisé les gendarmes de la section de recherches de Versailles. Ils connaissent l'île, ont-ils poursuivi, seulement parce qu'ils "s'y rendent régulièrement pour les vacances".
Selon les enquêteurs, les suspects surveillaient depuis "plusieurs mois" le domicile du commerçant dans les Yvelines.
Déférés lundi 18 juillet au tribunal de Versailles, ils ont été mis en examen. Trois ont été placés en détention provisoire, un sous contrôle judiciaire.