Ajaccio : Mohamed El Hamraoui devant la cour d'Assises pour le meurtre de son épouse en 2009

En Octobre 2009, Kadhija El Hamraoui disparaissait à Porto-Vecchio. 7 ans plus tard, son mari passait aux aveux. avant de se rétracter... Le procès s'est ouvert hier à Ajaccio.  

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Des éclaircissements sur les circonstances de la mort de Khadija El Hamraoui sont attendus lors de ce procès. 
Par ses proches, et particulièrement ses deux enfants. 
Qui espèrent savoir, enfin, ce qui est arrivé à leur mère il y a dix ans à Porto-Vecchio. 

 



Le soir du 4 octobre 2009, Khadija disparaît sans laisser aucune trace. 
Une disparition qui, très vite, inquiète les autorités. 

Dans la nuit du 1er au 2 octobre, elle s'était rendue aux urgences de Porto-Vecchio, accompagnée de son mari. 
Victime de nombreuses blessures qui demanderont plusieurs points de suture au visage et à la main. 
Khadija affirme alors aux services des urgences qu'elle est tombée dans l'escalier...

Terrorisée et traumatisée

Le jour même de sa sortie des urgences, une dispute conjugale en pleine ville amène la quinquagénaire à prendre la fuite. 
Poursuivie par son époux, elle se réfugie au domicile de son employeur, Muriel. 
Celle-ci a témoigné que sa salariée était "terrorisée et traumatisée".

Après qu'elle ait confié que Mohamed, son compagnon, la battait, Muriel lui conseille d'aller porter plainte à la gendarmerie pour violences conjugales.

Ce que Khadija s'empresse de faire.
Le lendemain, elle ne donnera plus signe de vie. 
 
 

Mohamed El Hamraoui est mis en examen, mais le dossier se solde par un nom lieu. 

Et l'époux de Khadija quitte la Corse, dans un premier temps, semble-t-il, pour le Maroc, d'où il est originaire. 
Puis il revient en France, dans le Sud-Ouest. 

On n'appelait pas encore cela un féminicide

En 2016, 7 ans après la disparition de sa femme, Mohamed, atteint de la maladie de Parkinson, rentre à l'hôpital, à Bergerac. 

C'est là que l'affaire va connaître un rebondissement inattendu. 

L'homme, âgé alors de 63 ans, se confie un jour à une bénévole qui visite les malades hospitalisés. 
Il lui affirme que son épouse est dans le maquis. 

"Il m'a dit qu'il criait et a mimé un geste de strangulation. Il a affirmé, les larmes aux yeux, qu'il ne pouvait pas vivre avec ça". 

Aux gendarmes, il avouera qu'il étranglé Khadija, et qu'il l'a enterrée dans le maquis, du côté des lieux dits de Frasseli et Francolu. 

 



Son avocate, maître Alijia Fazai, déclare alors à notre micro : 
"Il explique vouloir soulager sa conscience, principalement pour ses enfants. Et leur permettre de retrouver le corps de leur mère. De la rapatrier dans son pays d'origine et de lui permettre d'avoir une sépulture digne". 

Des versions contradictoires

 En décembre de la même année, Mohamed se rétracte, et affirme que sa femme serait toujours en vie...
C'est la même ligne de défense qu'il a maintenue, hier, à la barre. 

Dans un état de santé fragile, sur un fauteuil roulant, l'époux de Khadija déclare, d'une voix au débit heurté et hésitant : "Ma femme n'est pas morte. Elle est vivante. Je l'ai laissée dans le maquis, à l'endroit où j'ai amené le juge d'instruction. Je ne l'ai pas violentée". 
 


Alors que le temps est à l'orage entre les conjoints, Mohamed aurait voulu s'éloigner de la ville pour avoir une explication avec Khadija.
Selon lui, elle était revenue au domicile conjugal, le temps de récupérer ses affaires avant de repartir chez son employeur. 

Elle était énervée. Pour la calmer, je l'ai mise dans le coffre de ma voiture et je suis parti. Puis nous nous sommes disputés et je suis parti.

Abandonnant, selon lui, Khadija dans le maquis...

Les explications sont un rien confuses. Mais Mohamed, très diminué à la barre, trouve néanmoins la force de fournir une possible explication :
"Au moment où je quittais les lieux, j'ai vu un véhicule qui empruntait la piste en sens inverse".

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