Depuis 40 ans, Xavier d’Oraziu est pêcheur en mer. Un métier qui évolue au rythme des normes européennes, des quotas de pêche, des goûts des consommateurs, etc.
 

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La lumière matinale sur le port d’Ajaccio, Xavier d'Orazio ne s'en lasse pas, même après 40 ans de pêche. Une activité qu'il découvre à l'âge de 14 ans. C'est son père qui l'initie sur ce bateau. Après toutes ces années, Xavier a constaté une évolution du métier. Aujourd'hui l'Europe impose aux pêcheurs professionnels de déclarer leurs prises dans le but de fixer des quotas pour certaines espèces.


« Avant on partait en mer, maintenant il faut remplir des feuilles de pêche tous les jours. Rendre des comptes aux affaires maritimes, à l’Europe. Avec un bateau comme le mien vous me voyez sortir un papier, un stylo, marquer ce que j’ai pris aujourd’hui ? Regardez, j’ai un bateau qui date de 1962, que mon père m’a légué… », montre Xavier d'Oraziu.
 

Quotas

Une réglementation nouvelle que défend Gerard Romiti. Pour le président réelu du comité national des pêches maritimes ces carnets de déclarations sont le gage d'une pêche spécifique. Des données qui devraient permettre d'obtenir de la part de l'Europe des quotas plus importants pour les pécheurs de l'île : « Ça permet aussi de reconstituer les stocks, explique-t-il. Les données de capture sont le fonds de commerce de l’entreprise de pêche. »

Un volet administratif qui vient alourdir un peu plus encore une journée de travail déjà bien remplie.
 

Les espèces qu'on ne pêche plus

Le métier est exigeant. Pour preuve : malgré une blessure contractée la veille à l'avant-bras, Xavier tire 1 km de filets à quelques encablures des îles sanguinaires. Il sélectionne le fruit de sa pêche en tenant compte du goût changeant des consommateurs
« Il y a beaucoup d’espèces qu’on ne pêche plus. Les générations passées mangeaient beaucoup plus de poisson que les jeunes ne connaissent pas maintenant. Par exemple les bogues, les sévereau, le merlan. Vous ramenez ça au marché ça sert à rien. Les jeunes n’aiment plus sentir l’odeur de la friture à la maison. Peut-être aussi qu’ils aiment aller manger au restaurant er manger des poissons plus nobles », constate le pêcheur.

La matinée se termine enfin, c'est l'heure du bilan. La Corse compte 200 navires de pêche professionnels. Cinq jeunes en moyenne s'installent chaque année comme patron pécheur, par passion. Un chiffre stable.
Xavier d'Oraziu porte son maigre butin à la halle aux poissons d’Ajaccio. Il y en a pour une cinquantaine d'euros, ce qui ne couvre même pas le coût du carburant.

 
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