Treize personnes, parmi lesquelles Yassine Akhazzane et Dylan Nunes, sont jugées depuis le 9 avril devant le tribunal correctionnel d’Ajaccio pour trafic de drogue et blanchiment entre la région ajaccienne et le Valinco. Le réquisitoire du représentant du ministère public s'est tenu hier.
Des peines allant de 3 à 14 ans de prison. Le représentant du ministère public, Alexandre Apel, a prononcé hier, lundi 15 avril, en fin de journée, son réquisitoire dans le procès consacré à un large trafic de drogue et de blanchiment entre la région ajaccienne et le Valinco. Une affaire pour laquelle treize personnes comparaissent devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio.
Les peines les plus importantes ont été prononcées à l'encontre de Dylan Nunes et Yassine Akhazzane. Ils sont respectivement soupçonnés par la justice d'être chef de réseau et donneur d'ordre dans ce vaste trafic de cannabis, cocaïne et ecstasy, qui aurait pris place sur 18 mois, et aurait permis de récolter la somme de 2,7 millions d'euros, selon les estimations des enquêteurs.
Jusqu'à 14 ans de prison requis
Pour Dylan Nunes, le procureur a requis 14 ans d'emprisonnement - dont deux tiers de sûreté -, ainsi qu'une amende de 108.000 euros. Ce dernier, qui comparaît depuis le début du procès en visioconférence depuis la prison de Toulon, a reconnu avoir tout orchestré depuis sa cellule, et cherché à dédouaner en grande partie son cousin par alliance, Yassine Akhazzane.
Le ministère public a néanmoins demandé 11 ans de réclusion criminelle - dont une période sûreté aux deux tiers -, une interdiction de gérer définitive et une amende de 35.280 euros à l'encontre de celui-ci. Considéré comme le donneur d'ordre dans cette affaire, et présenté par la justice comme une “étoile montante du grand banditisme”, “grossiste en cocaïne chapeautant le narcotrafic en Corse”, Yassine Akhazzane a affirmé ne pas avoir voulu "prendre de l'argent" dans ce trafic.
Outre ce dossier, l'homme affiche déjà 18 condamnations à son casier judiciaire, et est actuellement incarcéré et mis en examen dans d’autres affaires.
Les peines prononcées à l'encontre des autres prévenus, chacun soupçonnés d'avoir occupé différents rôles dans ce vaste trafic de stupéfiants et de blanchiment, vont de huit ans à une année ferme de réclusion criminelle.
Pour Charles-Antoine Perinetti, 8 ans d'emprisonnement et une interdiction définitive de gérer, le tout assorti à une amende de 90.000 euros. Pour Tarik El Fettouhi, 8 ans de prison également - dont une période de sûreté aux deux tiers de la peine -, son maintien en détention et une amende de 15.120 euros.
Le procureur a requis 7 ans d'emprisonnement et une amende de 15.120 euros à l'encontre de Tarak Ayadi ; 6 ans et demi d'emprisonnement et 9000 euros pour Mathéo Le Hen ; 6 ans de prison, une interdiction de gérer définitive et 15.120 euros pour Alexandre Luiggi.
5 ans de réclusion criminelle, 9000 euros d'amende et une interdiction de travailler dans le métier du transport durant cinq ans ont été requis à l'encontre de Diane Erminy ; 4 ans de prison, une interdiction définitive de gérer et 15.120 euros pour Mélanie Mannoni ; 3 ans de prison - et la révocation d'un sursis simple d'un mois prononcé en 2019 -, une interdiction de gérer et 50.400 euros pour Katia Ornec.
Pour Claude Planel, 3 ans de prison dont un an avec sursis, l'interdiction d'exercer tout emploi en lien avec les jeux durant cinq ans, une interdiction de gérer définitive, et 18.000 euros d'amende. Pour Camille Mondoloni, la même amende et 3 ans d'emprisonnement dont 2 ans avec sursis. L'année ferme serait, elle, aménageable avec sous la forme d'une détention à domicile sous surveillance électronique.
Enfin, pour Timothée Boutin, le procureur a requis 3 ans d'emprisonnement dont deux ans de sursis probatoire, et les douze mois restants aménagés avec un bracelet électronique, ainsi qu'une amende de 4.320 euros.
Le représentant du ministère public a également demandé des interdictions de détention et de port d'arme d'une durée de cinq à dix ans à l'encontre de douze des prévenus.
Le procès se poursuit jusqu'au 17 avril. Ce mardi, la parole est donnée à la défense.
2,7 millions d'euros de chiffre d'affaires
Pour rappel, dans cette affaire, les enquêteurs suspectent qu'une partie de la somme récoltée dans ce trafic - 2,7 millions d'euros - aurait été blanchie avec le rachat de tickets gagnant de la Française des jeux.
En septembre dernier, un premier procès s’est tenu dans cette affaire. Des peines allant jusqu’à 7 ans de prison avaient alors été prononcées à l’encontre des prévenus.