Une ancienne trésorière de Kiabi soupçonnée d'avoir détourné 100 millions d'euros interpellée en Corse, mise en examen et écrouée

Recherchée après la volatilisation de 100 millions d'euros des caisses de l'enseigne de prêt-à-porter, une femme de 39 ans a été interpellée au mois d'août par la police judiciaire, alors qu'elle venait de se poser en jet privé à l'aéroport de Figari.

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Une ancienne trésorière de Kiabi qui s'envole après la disparition de 100 millions d'euros sur les comptes de l'entreprise d'habillement, et finalement interpellée à Figari. L'affaire, révélée par Franceinfo, remonte au 12 août dernier, date à laquelle cette femme est interpellée par la police judiciaire, au sortir de son jet privé, en provenance d'Italie et qui vient de se poser à l'aéroport de l'Extrême Sud de la Corse.

Âgée de 39 ans, elle était recherchée depuis le mois de juillet, et le dépôt d'une plainte auprès du parquet de Paris par Kiabi. Selon une source proche de l'affaire, c'est en cherchant à récupérer un investissement réalisé un an plus tôt que l'entreprise s'est rendu compte de la fraude financière.

100 millions d'euros disparus

En juillet 2023, la femme, alors trésorière pour le compte de Kiabi, fait ouvrir un compte dans une banque à l'étranger mais européenne pour y placer des fonds de l'entreprise. Un virement de 100 millions d'euros exactement, prévu pour dormir quelque temps et rapporter des intérêts.

Problème, lorsque Kiabi se rapproche, un an plus tard, de la banque pour récupérer son placement, l'argent n'y est plus, volatilisé selon la technique des "comptes rebonds". Entre-temps, l’ancienne collaboratrice s’est installée à Miami, où elle travaille désormais pour un groupe spécialisé dans le luxe, chargée de la partie "design".

Sitôt la découverte faite, Kiabi dépose plainte. Le parquet de Paris ouvre une enquête, et l'office central de la grande délinquance financière ne tarde pas à remonter sur les traces de l'ancienne trésorière. Les premiers éléments laissent à penser qu'elle a ouvert le compte en banque en usurpant l’identité d’un haut responsable de la société.

Interpellée notamment grâce aux réseaux sociaux

Seulement voilà, raconte Franceinfo, l'ex-trésorière manque de prudence, se met régulièrement en scène sur les réseaux sociaux, ce qui permet aux enquêteurs de s'apercevoir, au cours de l'été, qu'elle se trouve en Europe. D'abord en Grèce, puis en Italie, la suspecte, aux racines napolitaines et corses - selon un portrait dressé d'elle sur Internet -, va même jusqu'à prendre un jet privé pour se poser en Corse.

Lors de son interpellation, les hommes de la police judiciaire découvrent plus de 500.000 euros de bijoux et d'affaires de luxe. Placée en garde à vue, la femme est ramenée à Paris, et mise en examen par un juge d'instruction pour "escroquerie et blanchiment en bande organisée", les enquêteurs n'imaginant pas qu'elle ait pu, dans cette affaire, agir seule.

Une escroquerie hors norme

La suspecte a depuis été placée en détention provisoire. La justice s'attelle désormais à comprendre les mécanismes précis de cette escroquerie hors norme, "digne d’une série Netflix", commente un connaisseur du dossier. Mais aussi à retrouver l’argent, qui représente environ 4% du chiffre d’affaires de Kiabi, évalué à 2,2 milliards d'euros en 2023.

Contacté par Franceinfo, l'enseigne de prêt-à-porter indique avoir découvert en juillet dernier avoir été "victime d’une fraude financière sophistiquée d’ampleur" à l’occasion "de vérifications internes", et tout entreprendre pour obtenir "le recouvrement du montant de la fraude", qui ne remet néanmoins "en aucun cas en cause [sa] solidité financière".

À noter que l'ex-trésorière n'en était pas à son coup d'essai : quelques semaines seulement avant de virer les 100 millions d’euros, elle avait déjà été condamnée par le tribunal correctionnel de Paris à 2 ans de prison avec sursis pour une escroquerie au préjudice d’une autre entreprise, cette fois à près de 800 000 euros. Un fait dont Kiabi précise ne pas avoir eu connaissance.

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