"C'était mon bébé", son chien Paiko abattu d'une balle

Paiko, un braque allemand de 4 ans, a été tué par balle alors qu’il sortait faire ses besoins dans le village de Hautecourt-lès-Broville (Meuse). Florian, son maître, raconte avec émotion les derniers instants de son compagnon, mort dans ses bras. Une affaire qui relance le débat sur la cruauté envers les animaux.

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"La vie ne sera jamais plus comme avant. Il était tout pour moi." Ces mots, Florian Theniere les répète, la tête haute mais la gorge nouée. Paiko, son braque allemand de 4 ans, a été abattu d'une balle le vendredi 24 janvier 2025, aux alentours de 20h50, dans le petit village meusien de Hautecourt-lès-Broville. Ce soir-là, Florian préparait une raclette chez ses beaux-parents lorsque le drame s'est produit.

"Ma belle-mère a ouvert la porte pour que les chiens sortent faire leurs besoins.", raconte Florian. Rapidement, les animaux reviennent et sa belle-sœur l’alerte : quelque chose ne va pas avec Paiko.

C’était mon fils, mon camarade, mon bébé.

Florian Theniere, maître de Paiko

Le sang de Florian ne fait qu’un tour. Il se précipite vers son chien et le prend dans ses bras."Il vacillait, comme s’il allait s’effondrer d’une seconde à l’autre. Il a pris ma main dans sa gueule, doucement, sans la mordre… comme pour me dire au revoir. Puis, il a attendu. Attendu d’être tout contre moi pour partir. Quand j’ai levé les yeux et vu les larmes de ma copine, j’ai compris que c’était fini. Paiko est mort dans mes bras.", souffle Florian, la voix brisée par l’émotion. 

Paiko, un braque allemand de 4 ans, a été tué par balle. © DR

Dans un dernier élan d'espoir, le jeune homme de 28 ans prend sa voiture et s'élance à toute allure vers le vétérinaire. "Quand je l’ai posé sur la table, j'ai senti son corps froid et j’ai vu du sang au niveau de l’épaule. J’ai tout de suite compris en voyant le trou : quelqu’un avait tiré sur lui avec un calibre 22.", explique-t-il. Une radio confirme rapidement les pires craintes : la balle a perforé les poumons de Paiko avant de se loger dans son ventre.

Une plainte déposée et des soupçons pesants

À Hautecourt-lès-Broville, village de moins de 40 habitants, la mort de Paiko bouleverse les habitants. Connu et apprécié, le chien était une présence familière dans le coin. "Tout le monde le connaissait ici. Il ouvrait lui-même les portes pour aller saluer les voisins. Jamais il n’avait posé problème", confie Florian.

Aux gendarmes arrivés sur place peu après le drame, le maître de Paiko livre ses premiers soupçons dans une plainte déposée contre X. Un voisin, chasseur, connu pour son agressivité. "Ce n’est pas la première fois qu’il s’en prend aux animaux… et même aux humains", souffle-t-il. L’homme aurait déjà menacé Paiko par le passé, mais aussi d’autres chiens du village. Plusieurs mains courantes auraient déjà été déposées contre lui, notamment pour des altercations avec des habitants. "Tout le monde sait de quoi il est capable, mais jusqu’ici, personne n’a rien fait.", ajoute Florian.

Une relation fusionnelle brisée

Florian avait recueilli Paiko alors qu’il n’était qu’un chiot. "Il est arrivé tout petit à la maison, une vraie crevette. Je l’ai élevé, éduqué… C’était mon ombre. Il venait partout avec moi : au boulot quand j'étais garde forestier, en balade, même au restaurant." Au fil des années, un lien indéfectible s’était tissé entre eux, ce lien précieux et inexplicable qui unit un être humain à son compagnon à quatre pattes.

Aujourd’hui, Florian est anéanti. "Il me manque à chaque seconde. Chaque matin, je me retourne en pensant qu’il va venir me réveiller… Mais il n’est plus là."

Sur les réseaux sociaux, des centaines de messages affluent pour apporter du réconfort à Florian. "Je reçois des mots de partout, de Lorraine et d'ailleurs. Des gens que je ne connais même pas me disent qu’ils sont de tout cœur avec moi. Ça me touche énormément."

C'est le problème d'une société baignée dans la violence

Laura Sanchez, présidente de l’Association TARGA – Solidarité Animale

Les associations de défense et de protection des animaux tirent la sonnette d'alarme. Laura Sanchez, présidente de TARGA – Solidarité Animale, basée à Verdun (Meuse), réagit avec émotion à cette affaire. "C’est terrifiant. Il y a beaucoup d’actes de cruauté dans la Meuse. Quand ce ne sont pas les chiens, ce sont les chats. C'est le problème d'une société baignée dans la violence. Quand une personne ou un animal nous gêne, on en vient à l’éliminer".  L'association se propose de se porter partie civile dans cette affaire.

Du côté de la Fondation 30 Millions d’Amis, l’indignation est tout aussi vive. On regrette qu'il y ait "trop, beaucoup trop d'actes inhumains de la sorte". Le service juridique nous confirme être en train d'étudier le dossier et pourrait également envoyer une demande aux forces de l'ordre avec l'intention de se porter partie civile si l'affaire était audiencée.

Des affaires similaires en Lorraine, une tendance inquiétante

L’assassinat de Paiko n’est malheureusement pas un cas isolé en Lorraine. En février 2021, Emy, une chienne de 12 ans handicapée, a été retrouvée morte après avoir été jetée dans un ruisseau. Ces actes de cruauté soulèvent des questions sur la sécurité des animaux et sur la nécessité de renforcer les lois pour les protéger.

"Ces affaires montrent que la violence envers les animaux est un problème récurrent dans notre région. Il faut agir avant que cela ne devienne une norme", déplore Laura Sanchez.

L’auteur des faits risque cinq ans de prison

L’auteur de cet acte cruel encourt des sanctions sévères. Selon l’article 521-1 du Code pénal, "le fait, publiquement ou non, d’exercer des sévices graves ou de nature sexuelle, ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique ou apprivoisé, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. [...] Lorsque les faits ont entraîné la mort de l'animal, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 75 000 euros d'amende."

Dans le cas de Paiko, l’utilisation d’une arme à feu pourrait aggraver les charges retenues contre le coupable. "Nous espérons que la justice sera à la hauteur de la gravité des faits", souligne Laura Sanchez.

L’enquête suit son cours, et Florian espère une chose : que justice soit rendue. Que le nom de Paiko ne soit pas oublié. Et que plus jamais un maître n’ait à vivre cette douleur insurmontable.

Car l’histoire du regretté Paiko doit être à tous un rappel tragique de la vulnérabilité des animaux face à la cruauté humaine.

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