Nouvelle journée de mobilisation des agents EDF de Corse. Ils réclament des revalorisations salariales alors que le gouvernement veut mettre l'entreprise à contribution pour contenir le coût de l'énergie. À l'appel de la CGT et du STC, des grévistes ont bloqué, ce jeudi 3 février, des agences d'exploitations, sans conséquence pour les usagers.
"8 milliards pour la concurrence, rien pour les agents, rien pour les usagers". Ce message d'alerte a été écrit, ce jeudi 3 février, sur les murs de la base d'exploitation EDF de Montesoro. Les protestataires se mobilisent chaque semaine et il en sera ainsi jusqu'à fin février.
La CGT et le STC qui appellent à la grève veulent alerter la population. "On est en train d'instaurer un rapport de force. Aujourd'hui, c'est une action symbolique sur les bases opérationnelles, les agences d'exploitation de toute la Corse. Les usagers vont forcément être touchés. Aujourd'hui, on leur assure que les prix de l'énergie ne vont pas augmenter, mais on peut vous assurer que dans les années, voire les mois à venir, ces coûts vont être de plus en plus importants", explique Baptiste Flori, délégué CGT EDF.
Sous-effectifs
Comme à Montesoro, à Caldaniccia, la base d'exploitation a également été bloquée. Sur place, des monteurs-câbliers, qui interviennent en cas de panne, se plaignent de travailler en sous-effectifs.
Ils réclament des moyens supplémentaires et entendent porter ces revendications devant la direction locale. "On dénonce des conséquences que pourrait avoir ce manque d'effectifs sur la population corse si on est amené à avoir une tempête ou des conditions climatiques dégradées. On rencontre aussi des problèmes au niveau de la centrale… On est vraiment là pour énoncer beaucoup de petits problèmes qui pourraient devenir dramatiques par la suite", précise Xavier Pieri, délégué STC EDF.
Gaziers, électriciens de centrale thermique, conducteurs de travaux, ils sont venus de toute la Corse pour protester. Et il y a même des retraités, solidaires et inquiets pour les actifs, tout en ayant leurs propres revendications. "Pour les retraités, la prime de transport n'a pas été réévaluée depuis 20 ans. Nos pensions … Elles ont été augmentées de 1 % cette année, ce n'est rien du tout. Personnellement, ça fait huit ans que je suis à la retraite et ma pension n'a pas évolué depuis huit ans", livre Alexandre Gonzalez, délégué CGT.
Revaloriser leur salaire et leur pension, c'est la stratégie de l'intersyndicale, à travers l'Hexagone. Même si l'avenir de l'entreprise semble fragilisé, ils ne sont pas près de cesser de protester.