La première réunion avec le gouvernement sur l'avenir de la Corse, et notamment son avenir institutionnel, annoncée mi-mars lors de la venue de Gérald Darmanin dans l'île, aura lieu "après les législatives" selon le ministère de l'Intérieur.
Cette première réunion d'un cycle de négociations, initialement prévue début avril avant d'être reportée du fait de violences à Ajaccio, aura lieu "après les législatives
du fait de la période de réserve", a précisé le ministère auprès de l'AFP, sans qu'une
date précise ne soit pour l'heure fixée.
Dans un document cosigné mi-mars par Gérald Darmanin et le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni, il était précisé que le "périmètre" de ces réunions couvrirait "l'ensemble des problématiques corses, sans exclusive", dont "l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie qui reste à préciser".
"Si le ministre de l'Intérieur a confirmé l'absence de tabous quant aux sujets
abordés, il a néanmoins réaffirmé deux principes intangibles, rappelés par le président
de la République : la Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens", poursuivait le texte.
"Les choses ne semblent pas s'apaiser du point de vue de l'État"
Gérald Darmanin, reconduit à Beauvau au sein du nouveau gouvernement, était venu
mi-mars dans l'île pour tenter d'apaiser la situation après deux semaines de manifestations virant aux émeutes suite à l'agression mortelle le 2 mars du militant indépendantiste Yvan Colonna à la prison d'Arles, où il purgeait une peine à
perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Claude Erignac en 1998
à Ajaccio.
Le ministre de l'Intérieur avait également conditionné le rapprochement dans une prison corse d'Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, autres membres du commando Erignac condamnés à la perpétuité, à un retour au calme sur l'île. Ce rapprochement à la prison de Borgo a eu lieu le 11 avril. Mardi, la cour d'appel de Paris a rejeté la demande d'aménagement de peine d'Alain Ferrandi du fait, selon son avocate, de risques de troubles à l'ordre public en cas de libération, suscitant le mécontentement d'élus insulaires.
"Je déplore cette décision", a notamment réagi Marie-Antoinette Maupertuis, présidente autonomiste de l'Assemblée de Corse, y voyant "encore une preuve que les choses ne semblent pas s'apaiser, en tout cas du point de vue de l'Etat". "Malgré la porte qui avait été ouverte par Gérald Darmanin, pour l'instant aucune date de réunion n'a été fixée, donc je suis inquiète", avait-elle également regretté avant l'annonce du ministère.