Le Salon international de l’Agriculture se tient à Paris jusqu’au dimanche 4 mars. L’occasion de mettre en lumière des compétences régionales, comme celle de la pêche artisanale corse. Une filière en quête de modernité.
Ce samedi 24 février, c'était le top départ de l'édition 2018 du Salon international de l'Agriculture. Jusqu'au dimanche 4 mars, la plus grande ferme d'Europe investira la porte de Versailles parisienne, pour exposer ses savoir-faire et produits du terroir.
Et pour représenter l'île de beauté, Sébastien Rialland, patron pêcheur à Bastia, met les petits plats dans les grands. Sa spécialité : façonner lui-même les produits de sa pêche. Un défi de taille, dû aux normes européennes très contraignantes : "Aujourd'hui, à cause des restrictions qui sont imposées par l'Europe et qui sont assez fortes, le thon est soumis à des quotas et à des plans de gestion", indique-t-il.
Pour pallier ce manque de ressources j'ai décidé de jouer une carte sur une conserverie, afin de pouvoir valoriser mon produit au maximum.
Vieillissement de la flotte, raréfaction de la langouste, durcissement des directives européennes... Autant de raisons d'organiser une refonte de la filière. Un défi pris à bras le corps par les quelque 200 patrons pêcheurs corses. C'est ce que souligne le président du Comité national des pêches maritimes, Gérard Romiti : "Aujourd'hui, il faut de l'électronique".
Le maître mot : la modernité
Il faut avoir cette vision de la non-rupture de la chaîne de froid, avoir une cale réfrigérée ou au moins avec de la glace. C'est très important pour la qualité du produit. D'ailleurs, on va vers la transformation directement par l'entreprise de pêche", poursuit Gérard Romiti.
Moderniser ce secteur, c'est aussi la volonté de France filière pêche qui réunit tous les maillons de la pêche maritime française. De quelle manière ? "En amenant des aides concrètes, des aides financières pour pouvoir moderniser les bateaux, pour avoir des économies d'énergie, des techniques de pêche beaucoup plus responables, beaucoup plus proches des exigences à la fois des scientifiques et des ONG, et en même temps ce sont des attentes de la part des consommatuers qui veulent de la qualité", détaille le président de Pavillon France, Jacques Woci.
Pour séduire le consommateur, la Corse réfléchit également à d'autres pistes, comme le développement du pescatourisme. Déjà très pratiqué notamment sur le bassin d'Arcachon, il initie les curieux aux spécificités de la pêche professionnelle.
► Revoir le reportage de Stella Rossi et Lionel Luciani :
Interviennent dans ce reportage : Sébastian Rialland, patron pêcheur à Bastia, Gérard Romiti, président du comité national des pêches maritimes, et Jacques Woci, président Pavillon France.