Le passage à l’heure d’été aura lieu dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars. La Commission européenne a lancé une consultation sur ce sujet. 84 % des Européens se sont prononcés pour la fin du changement d’heure. Illustration à Bastia.
À Bastia, Vincenzo Somma, boulanger, se lève aux aurores depuis 39 ans. Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 mars, il perdra une heure de sommeil.
Même s’il est habitué, il ne comprend plus le sens de cette mesure. Il espère en finir avec l’heure d’été et l’heure d’hiver. « Maintenant, c’est inutile. Ça ne sert absolument à rien. Ca embête beaucoup de personnes, je pense. La majorité des gens aimerait qu’on la change dimanche et qu’on ne la touche plus », estime-t-il.
Les familles râlent aussi. Parents et grands-parents confient qu’ils ont du mal à retrouver les bonnes habitudes avec leurs enfants. « Au réveil, ils ont faim avant l’heure. Le soir, ils commencent à avoir faim, c’est embêtant. Au moment de les coucher, ils n’ont pas sommeil. C’est perturbant », confie une grand-mère.
« Les gens vont être fatigués, sans comprendre pourquoi »
En 2018, une grande consultation sur internet a été organisée par la Commission européenne. 84 % des Européens se sont prononcés pour la fin du changement d’heure. Cette mesure est considérée comme inutile.
Au niveau médical, les spécialistes du sommeil estiment qu’elle perturbe notre horloge biologique et nos hormones. « Pour la cortisone, qui est l’hormone la plus importante dans l’éveil. Normalement, elle est sécrétée une heure avant le réveil. Si vous décalez le réveil d’une heure, en avance ou en retard, cette cortisone, qui met trois semaines à se mettre à jour, va arriver au mauvais moment. Les gens vont être fatigués, sans comprendre pourquoi », explique Gwénael Alfonsi, médecin spécialiste du sommeil.
La Commission européenne devrait trancher sur ce débat en 2021. En France, les personnes consultées ont voté pour l’heure d’été afin de pratiquer plus longtemps leurs loisirs.