Corsica Libera tacle « la politique de Pascal Lelarge »

Par la voie d’un communiqué de presse, le parti indépendantiste a émis de vives critiques sur la personnalité et le rôle du préfet de Corse, dénonçant « une vision très coloniale et passéiste de la décentralisation » de la part de l’Etat

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Dans un contexte de tensions toujours plus prononcées entre la majorité nationaliste et les représentants de l’Etat en Corse, Corsica Libera a décidé de faire connaître sa position sur le sujet.

A quelques mois des élections territoriales, le parti indépendantiste durcit le ton. Il s’est exprimé ce jeudi 11 février par le biais d’un communiqué de presse qui ne fait pas dans la nuance. En ligne de mire, Pascal Lelarge, le préfet de Corse dont « la personnalité » et la « fonction de plus en plus controversée » interroge « les Corses en général et les militants de Corsica Libera en particulier », estime le parti.

« Faire payer aux Corses leurs choix démocratiques par tous les moyens »

« Nous avons eu en Corse l’occasion de constater le tempérament abrupt et quelque peu borné du personnage. Cela ne relève en rien du hasard: sans doute, encore une fois, l’homme qu’il faut là où il faut » », poursuit le communiqué.

Et de développer : « On a bien compris que ce préfet, comme Bernard Bonnet avant lui, a décidé d’agir comme un proconsul. Sans doute lui a-t-on confié comme mission de rendre la Corse à la République dont elle se serait éloignée en décembre 2015. Ce serait à l’évidence la raison pour laquelle il intervient dans notre vie publique à tout propos, s’opposant frontalement aux Corses sans la moindre nuance et avec un mépris qui rappelle furieusement l’époque barbouzard ».

Selon Corsica Libera, le préfet aurait une mission « plus claire qu’on ne le croit » : « Faire payer aux Corses leurs choix démocratiques par tous les moyens ».

« Cette hypothèse semble se traduire dans les faits lorsque le préfet Lelarge fait systématiquement obstruction à chaque prise de position de nos élus légitimes, juge encore Corsica Libera. Il est, dans le cadre du plan de relance, le seul interlocuteur de Paris et, en ce sens, rien ne peut se faire sans passer par lui, que ce soit pour les collectivités publiques, les entreprises ou les particuliers. Il y a là une volonté manifeste de contourner les institutions de la Corse pour installer le nouveau gouverneur de Corse, omnipotent, comme seule autorité décisionnaire dans notre pays. Une vision très coloniale et passéiste de la décentralisation pour un président si jeune ».

« Bavures »

La question de la sécurité et du maintien de l’ordre inquiète également le parti indépendantiste. Notamment après la mort de François-Xavier Salini-Ricci intervenue au col Saint-Georges lors d’une opération de la Brigade de recherches et d’intervention de la police judiciaire.

Encore une fois, Corsica Libera estime que Pascal Lelarge porte la responsabilité « d’un bilan mitigé ces derniers temps quand on voit les bavures se multiplier sous son règne ».

Le parti veut y voir « un signe » : celui de « la fermeté de Paris à l'égard de la Corse et de son peuple laisse certainement croire à certains énergumènes qui composent les forces de l'ordre que casser du Corse, voire de tuer  en toute impunité est désormais permis ».

« Quand comptez-vous partir ? »

Si les préfets se succèdent en Corse et ne se ressemblent pas, Corsica Libera assure que la mission, elle, est la même : « débarquer chez nous avec l’uniforme de l’ennemi éternel: celui qui confisque au peuple de ce pays le droit d’exercer des libertés fondamentales et d’accomplir son destin national ».

En fin de communiqué, le parti interpelle directement le préfet : « La question n’est même plus tant «quand comptez-vous partir? » mais : « Quand vous déciderez-vous enfin à ne plus revenir? ».

Et de conclure : « L'Etat doit changer de politique en Corse rapidement et prendre les décisions qui s'imposent. Le préfet Lelarge, digne héritier de Bernard Bonnet  doit cesser sa politique pyromane ».

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