La CGT a appelé, jeudi 7 avril, au rassemblement pour demander le départ des gérants du Corssad, une entreprise d'aide à domicile. Reconnus coupables de détournement de fonds publics le 16 mars dernier, ils peuvent toujours pratiquer.
La CGT a appelé, cet après-midi à Bastia, au rassemblement afin de réclamer la suspensions de leurs fonctions des responsables de Corssad, établissement d'aide à domicile implantée en Haute-Corse.
Une délégation a été reçue par le secrétaire général de la préfecture Dominique Shuffenecker, qui s'est prononcé en faveur de la nomination d'un administrateur provisoire pour diriger le Corssad.
Nicolas Sadoul, arrivé depuis deux jours à peine, est le nouveau Directeur général choisi par le Conseil d'administration. "Notre travail est de rassurer nos usagers, [...] d'écouter l'inquiétude de nos salariés". Objectif, rassurer les partenaires. Une mission délicate dans cette entreprise qui en plus de souffrir d'un déficit depuis deux ans, a une réputation désormais fragilisée par le scandale des époux Giammari.
Bernard Giammari et sa compagne, Virna Kramer, gérants du Corssad, ont été reconnus coupables de détournement de fonds publics par la justice. Et pourtant, ils peuvent toujors pratiquer. Dans les faits, Bernard Giammari ne travaille pas pour des raisons médicales. Sa femme, en revanche, continue de pratiquer. Et pour cause, ils se sont pourvus en cassassion suite à la dernière décision de la Cour d'appel de Bastia. Le pourvoi étant suspensif, ils sont toujours en place.
Le reportage d'Anne-Marie Leccia et Philippe Villaret :
Interdictions d'exercer et amendes
Le couple de gérants ainsi que le père de Bernard Giammari ont tous les trois été condamnés, le 16 mars dernier, à 100 000 euros d’amende, interdiction définitive d’exercer la profession d’aide à domicile ou une profession en lien avec les soins infirmiers ainsi que dix ans d’interdiction d’exercer une activité commerciale.
La justice a également ordonné la confiscation des terrains pour une valeur de 234 000 euros. Ils sont également condamnés à payer une somme de 397 000 euros au Département de la Haute-Corse et 3000 euros de frais de justice à l’Agence Régionale de Santé (ARS).